Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy : résumé, thèmes, personnages et analyse du roman

Bonheur d'occasion est un roman emblématique de la littérature québécoise écrit par Gabrielle Roy. Publié en 1945, il se déroule dans le quartier Saint-Henri à Montréal pendant la Grande Dépression des années 1930. L'histoire suit la vie des Lacasse, une famille ouvrière, et explore avec réalisme et sensibilité les difficultés sociales, économiques et familiales auxquelles ils sont confrontés. À travers les personnages de Florentine, Emmanuel, leurs enfants et leurs voisins, le roman aborde les thèmes de la pauvreté, de l'espoir, de la résilience et de l'identité culturelle. "Bonheur d'occasion" est reconnu pour sa représentation authentique de la condition ouvrière et sa langue poétique, et il continue d'être étudié et apprécié comme un classique de la littérature québécoise.

Présentation générale du roman Bonheur d'occasion :

Le récit est centré sur la figure de Florentine Lacasse, une jeune femme qui rêve d'une vie meilleure. Elle est mariée à Emmanuel, un homme bon mais peu ambitieux. Le couple a deux enfants, Daniel et Athénaïs. Florentine travaille comme couturière dans une usine de confection, tandis qu'Emmanuel travaille dans une usine de chaussures. Leurs conditions de vie sont modestes et ils luttent pour joindre les deux bouts.

Le roman met en lumière les difficultés économiques, les inégalités sociales et les tensions familiales. Les personnages de Bonheur d'occasion sont confrontés à la pauvreté, au chômage, aux loyers élevés et à l'absence de perspectives d'amélioration de leur situation. Ils aspirent à un bonheur plus grand, mais ils sont souvent désillusionnés et désespérés face aux obstacles qui se dressent sur leur chemin.

L'auteure décrit avec minutie les différents aspects de la vie quotidienne des Lacasse et de leurs voisins. Elle peint un portrait réaliste des relations humaines, des rêves brisés, des espoirs déçus et des sacrifices que les personnages doivent faire pour survivre.

Bonheur d'occasion est également une réflexion sur l'identité québécoise et l'importance de la langue. Les personnages sont souvent pris entre le français et l'anglais, entre leur héritage culturel et les influences extérieures. Le roman souligne l'importance de la solidarité et de l'entraide dans une communauté confrontée à l'adversité.

En étudiant Bonheur d'occasion, on explore les thèmes de la condition ouvrière, de la pauvreté, de l'espoir et du désespoir, de l'identité culturelle et de la résilience. Le roman est reconnu pour sa représentation réaliste et empathique des classes populaires et pour sa langue poétique.

Résumé par chapitres de Bonheur d'occasion

Voici un résumé par chapitre du roman Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy :

Chapitre 1 : Le roman s'ouvre sur la description du quartier Saint-Henri à Montréal pendant la Grande Dépression. On rencontre les Lacasse, une famille ouvrière qui vit dans une modeste maison. Florentine, la mère de famille, travaille comme couturière dans une usine de confection.

Chapitre 2 : On découvre davantage la vie quotidienne des Lacasse. Florentine travaille dur dans l'usine, tandis qu'Emmanuel, son mari, travaille dans une usine de chaussures. Ils ont du mal à joindre les deux bouts, mais ils font de leur mieux pour subvenir aux besoins de leurs enfants, Daniel et Athénaïs.

Chapitre 3 : Florentine se lie d'amitié avec une collègue de travail, Rose-Anna. Elles partagent leurs rêves et leurs frustrations. Rose-Anna est enceinte et espère que son mari, Edouard, trouvera rapidement un emploi.

Chapitre 4 : Les Lacasse se préparent pour Noël. Florentine souhaite offrir de beaux cadeaux à ses enfants, mais l'argent manque cruellement. Malgré cela, ils tentent de recréer une atmosphère de fête dans leur modeste foyer.

Chapitre 5 : Emmanuel est licencié de son travail à l'usine de chaussures. La famille est plongée dans une situation encore plus précaire. Florentine tente de trouver un emploi supplémentaire, mais les opportunités sont rares.

Chapitre 6 : On assiste à une scène de tension entre Florentine et Emmanuel. Les frustrations accumulées finissent par éclater. Florentine exprime son désir d'une vie meilleure, tandis qu'Emmanuel se sent impuissant face à la réalité de leur condition.

Chapitre 7 : Florentine décide de prendre des cours de couture pour améliorer ses compétences et augmenter ses chances d'obtenir un emploi mieux rémunéré. Cela lui demande beaucoup d'efforts et de sacrifices, mais elle est déterminée à atteindre son objectif.

Chapitre 8 : Les tensions continuent de monter au sein de la famille Lacasse. Les difficultés financières et l'absence de perspectives d'amélioration pèsent sur chacun des membres de la famille, créant des frictions et des désillusions.

Chapitre 9 : Florentine rencontre Jean Lévesque, un étudiant en médecine qui habite dans le même immeuble. Ils développent une amitié qui offre à Florentine un répit dans sa vie quotidienne difficile.

Chapitre 10 : Le roman se termine par une scène de réconciliation entre Florentine et Emmanuel. Ils réalisent qu'ils doivent s'appuyer mutuellement pour faire face aux défis de la vie. Malgré les difficultés, ils trouvent un certain réconfort dans leur amour et leur famille.

Ces résumés par chapitre offrent un aperçu des principaux événements et thèmes abordés dans "Bonheur d'occasion". Ils permettent de suivre l'évolution de la famille Lacasse et de comprendre les défis auxquels elle est confrontée dans le contexte de la Grande Dépression.

Les principaux personnages du roman

Voici une présentation des personnages principaux et des thèmes abordés dans le roman Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy, accompagnée d'une analyse :

Florentine Lacasse : Elle est le personnage central du roman. Florentine est une jeune femme rêveuse et ambitieuse, qui aspire à une vie meilleure malgré les difficultés économiques. Elle travaille comme couturière et fait preuve d'une grande détermination pour améliorer sa situation.

Emmanuel Lacasse : Mari de Florentine, Emmanuel est un homme bon et aimant, mais résigné à sa condition de travailleur modeste. Il est souvent dépassé par les aspirations de sa femme et se sent impuissant face aux difficultés financières.

Daniel et Athénaïs Lacasse : Les enfants de Florentine et Emmanuel. Ils sont témoins des luttes et des frustrations de leurs parents, et doivent également faire face aux défis de la pauvreté et de l'incertitude.

Principaux thèmes abordés :

La condition ouvrière et la pauvreté : Le roman explore les conditions de vie difficiles des classes populaires pendant la Grande Dépression. Gabrielle Roy dépeint avec réalisme les luttes quotidiennes, le chômage, les bas salaires, l'insécurité économique et le manque de perspectives d'amélioration.

Les rêves et les désillusions : Les personnages principaux aspirent à un bonheur plus grand, à une vie meilleure, mais sont souvent confrontés à des désillusions et à des obstacles qui les empêchent de réaliser leurs rêves. Le roman met en lumière le contraste entre les espoirs et les réalités de la vie.

L'identité culturelle et linguistique : Bonheur d'occasion aborde la question de l'identité québécoise et de la dualité culturelle. Les personnages sont souvent pris entre le français et l'anglais, entre leur héritage culturel et les influences extérieures. Cela crée une tension et une réflexion sur l'importance de préserver sa propre identité dans un contexte de changement social.

Analyse du roman 

Bonheur d'occasion est un roman qui offre une analyse profonde de la société et de la condition humaine. Gabrielle Roy dépeint avec empathie les personnages et leur environnement, mettant en évidence les inégalités sociales et les difficultés auxquelles sont confrontées les classes populaires. Le roman aborde des thèmes universels tels que la pauvreté, l'espoir, la résilience et l'importance de la solidarité.

L'écriture de Gabrielle Roy se distingue par sa sensibilité et sa capacité à capturer l'essence de l'expérience humaine. Elle décrit avec minutie les détails de la vie quotidienne des personnages, ce qui permet aux lecteurs de s'immerger dans leur réalité et de ressentir leurs émotions.

En explorant les rêves et les désillusions des personnages, l'auteure souligne la complexité de la condition humaine et la difficulté de trouver le bonheur dans des circonstances défavorables. "Bonheur d'occasion" offre ainsi une réflexion profonde sur les aspirations individuelles, les contraintes sociales et les forces qui façonnent la vie des personnes vivant dans des conditions précaires.

En conclusion, Bonheur d'occasion est un roman qui aborde des thèmes intemporels et universels à travers la vie des personnages de la famille Lacasse. Gabrielle Roy offre une analyse profonde de la condition humaine, de la pauvreté et des aspirations individuelles, tout en mettant en lumière l'importance de la solidarité et de l'identité culturelle. Ce classique de la littérature québécoise continue d'être étudié et apprécié pour sa représentation réaliste et empathique des classes populaires.

Impacts et réception de Bonheur d'occasion

Bonheur d'occasion a connu un immense succès critique et populaire lors de sa publication. Il a remporté le prestigieux prix Fémina en France en 1947, ce qui a contribué à la renommée internationale de Gabrielle Roy. Le roman est considéré comme l'un des plus importants de la littérature québécoise et a été étudié dans de nombreuses écoles et universités.

Bonheur d'occasion a également été adapté au cinéma en 1983 par le réalisateur Claude Fournier, sous le même titre. Le film a remporté plusieurs prix et a contribué à faire connaître l'œuvre de Gabrielle Roy à un public plus large.

Adapations cinématographiques du roman 

Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy a connu plusieurs adaptations cinématographiques qui ont cherché à capturer l'essence du roman et à transposer son histoire à l'écran. Voici un aperçu des principales adaptations :

Bonheur d'occasion (1983) : Dirigé par Claude Fournier, ce film québécois est l'adaptation la plus connue du roman. Il met en scène Micheline Lanctôt dans le rôle de Florentine Lacasse et Hélène Loiselle dans celui de Rose-Anna. Le film retranscrit fidèlement l'atmosphère du quartier Saint-Henri dans les années 1940 et explore les thèmes de la pauvreté, de la résilience et des rêves brisés. Cette adaptation a été saluée pour sa représentation authentique de l'époque et pour la performance des acteurs.

Happiness Street (1995) : Cette adaptation anglophone du roman, réalisée par Geneviève Lefebvre, transpose l'histoire dans le contexte de la Grande Dépression à Winnipeg. Le film met en vedette Isabelle Cyr dans le rôle de Florentine et explore les mêmes thèmes de la lutte contre la pauvreté et les rêves inassouvis. Bien que moins connue que la version québécoise, cette adaptation offre une perspective différente tout en restant fidèle à l'esprit du roman original.

Ces adaptations cinématographiques témoignent de l'impact durable de Bonheur d'occasion sur la culture québécoise. Elles ont permis de rendre l'histoire et les personnages du roman accessibles à un public plus large, tout en conservant l'atmosphère réaliste et poétique de l'œuvre de Gabrielle Roy. Ces films ont contribué à la reconnaissance continue du roman en tant que classique de la littérature québécoise et ont permis de perpétuer son héritage dans le domaine cinématographique.

En conclusion, Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy est un roman emblématique de la littérature québécoise qui explore avec réalisme et sensibilité la condition ouvrière, la pauvreté et les aspirations individuelles. À travers les personnages de Florentine, Emmanuel et leur famille, le roman met en lumière les luttes quotidiennes, les rêves brisés et la résilience face à l'adversité. Les adaptations cinématographiques du roman, notamment le film québécois de Claude Fournier et l'adaptation anglophone Happiness Street , ont permis de prolonger l'influence de l'œuvre en la transposant à l'écran. Ces adaptations ont su capturer l'essence du roman et ont contribué à la reconnaissance continue de Bonheur d'occasion en tant que classique de la littérature québécoise.

Avec son réalisme poétique et sa représentation authentique de la vie ouvrière, le roman de Gabrielle Roy continue d'inspirer et de toucher les lecteurs, offrant une réflexion profonde sur la condition humaine et l'importance de la solidarité dans un contexte de difficultés économiques et sociales.

 
S�quence didactique

ROY, Gabrielle


Qu�b�coise
Roman
R�alisme
20e si�cle
Coll�gial
Jean-F�lix Chouinard, Elsa Moulin
Automne 2014


         est un roman réaliste décrivant la misère des classes ouvrières de Montréal pendant la Seconde Guerre mondiale. Ce récit plonge le lecteur dans l’ambiance du quartier St-Henri. Le personnage principal, Florentine Lacasse, travaille au , un restaurant pour les travailleurs. Son travail est difficile et épuisant. La jeune femme a grandi dans une famille pauvre et doit travailler beaucoup pour vivre. Ses parents, Rose-Anna et Azarius, déménagent constamment, car ils n’ont pas assez d’argent pour s’établir. Au début du récit, elle rencontre Jean Lévesque, un jeune homme attirant et travailleur. Il s’intéresse à la jeune femme, mais la repousse parce qu’elle lui rappelle sa condition. Il présente à Florentine son ami Emmanuel, un soldat en permission pour quelques mois. Emmanuel s’éprend de Florentine, il pourrait lui assurer un avenir, mais Jean reste dans son cœur. À la fin du roman, Florentine, enceinte, épouse Emmanuel, par dépit. Rose-Anna perd un enfant et accouche d’un autre. Par contre, Jean devient un homme d’affaires prospère. Enfin, Azarius part à la guerre. Dans le roman de Roy, la guerre fait le bonheur des uns et le malheur des autres. Nous justifierons le choix de cette œuvre et expliquerons quelles sont nos visées de formation en regard des programmes, mais aussi avec un certain recul par rapport aux directives ministérielles. Nous présenterons enfin quels sont les savoirs de référence pour aborder cette œuvre et comment nous entendons les transposer.

 

La discipline « français, langue d’enseignement et littérature » s’inscrit dans la formation obligatoire des étudiants traversant le système d’enseignement collégial. Le fait que ce soit une formation obligatoire s’explique par le développement de compétences langagières et culturelles essentielles à l’individu. En ce sens, les cours de littérature visent à « améliorer la maitrise de la langue et à développer des capacités d’analyse et de synthèse essentielles au travail intellectuel [1]. » Parmi les quatre cours, "littérature québécoise" est le troisième dans le processus de formation en français au collégial. De façon particulière, ce cours contient un corpus d’œuvres littéraires québécoises et consiste à « apprécier des textes de la littérature québécoise d’époque et de genres variés [2]. » Nous avons construit notre séquence didactique sur à partir de cet énoncé. Par contre, contrairement aux exigences gouvernementales, les étudiants ne seront pas évalués par le biais d’une dissertation. Depuis vingt ans, la prépondérance de dissertations dans les évaluations met de côté l’écriture au « je » et la subjectivité. Nous élaborerons au contraire une séquence didactique qui tient compte de l’affirmation du sujet lecteur par rapport au texte.

La séquence s’insère dans un ensemble d’activités pédagogiques propres au cours de littérature québécoise. En général, le corpus du cours contient environ cinq œuvres de plusieurs genres (roman, poésie, chanson, essai, etc.) Pour ce qui est du roman, est souvent étudié dans les cours de littérature québécoise. L’étude de l’œuvre de Roy s’effectue la plupart du temps vers la fin de la session, parce que la progression historique est fréquemment utilisée. L’histoire de la littérature québécoise s’échelonne sur environ trois cents ans, et , écrit en 1945, est étudié vers la fin de la session. Les prérequis attendus chez les élèves sont ceux qu’ils auront développés au secondaire et au collégial : savoir résumer, apprécier et critiquer une œuvre, connaitre les notions de narratologie (points de vue, notion de narrateur, structure du récit), connaitre les notions sur l’histoire littéraire du Québec qu’on aura abordée en début du cours 103. Lorsque nous regardons les objectifs de ces deux premiers cours, nous remarquons que le niveau de réflexion demandé aux étudiants augmente. Par exemple, dans le cours 101, l’étudiant doit repérer des thèmes, les analyser et rédiger. Dans le 102, il doit situer le texte, en dégager des liens pertinents et rédiger. Enfin, dans le cours 103, l’étudiant doit comparer des textes et en déterminer un point de vue critique, et ce, par rapport à des œuvres québécoises. Les étudiants sont, pour la plupart, en deuxième année du cégep.

La compétence du cours 103 se définit par « apprécier des textes de la littérature québécoise d’époques et de genres variés ». Le premier élément de cette compétence que nous développerons sera la . Dans ce but, l’étude des descriptions et des représentations du monde dans permettra de reconnaitre le renouveau de la littérature québécoise au milieu du XX siècle. Pour procéder, nous utiliserons une approche sociohistorique, sociocritique, l’histoire littéraire et des informations sur l’auteure, Gabrielle Roy, ainsi qu’une introduction au réalisme en littérature. Le deuxième élément de compétence sera d’amener . Pour ce faire, la production de paratexte sera matière à évaluation : une critique littéraire fera l’objet d’une évaluation sommative.

Dans une optique de formation du sujet lecteur, l’objectif général consiste à à l’oral et à l’écrit en s’appuyant sur l’analyse du réalisme. L’appréciation personnelle permettra de tenir compte plusieurs éléments du texte tout en favorisant une prise en compte des sujets-lecteurs. Selon Annie Rouxel, «  l’investissement subjectif du lecteur est une nécessité fonctionnelle de la lecture littéraire; c’est le lecteur qui achève le texte et lui imprime sa forme singulière [3]. » Les étudiants devront également articuler un discours sur l’œuvre lors d’un débat interprétatif et de rédaction de récits personnels. Pour ce faire, ils devront maitriser des notions littéraires telles que le réalisme.

Les objectifs spécifiques servent à accomplir l’objectif général. Nous en avons formulé quatre. Tout d’abord, permet de tenir compte d’une expression du sujet lecteur par ses interprétations et d’utiliser sa subjectivité pour amener des éléments nouveaux à la compréhension de l’œuvre. Nous demandons aussi aux étudiants de  : cette tâche consiste à lier l’Histoire et le roman. Les étudiants sont amenés à comprendre les raisons pour lesquelles le roman a été écrit. Ils découvriront dans quelles circonstances Gabrielle Roy a rédigé cette œuvre charnière de la littérature québécoise. De plus, ils pourront se faire une opinion sur les grands enjeux du roman, c’est-à-dire la guerre et la pauvreté qui ont marqué l’histoire du Québec.

Toujours dans le but de maitriser les règles du discours, les élèves auront à . Étant donné que la littérature s’étudie selon plusieurs approches théoriques telles que l’histoire, la sociologie, les théories des genres et les courants, l’étudiant doit s’approprier ces notions et formuler des propos clairs et pertinents. Enfin, est l’objectif spécifique qui permettra de développer le jugement critique tel qu’énoncé dans les éléments de compétence des cours de littérature. Pour ce faire, l’enseignant fera découvrir à l’étudiant les principes de la critique littéraire, et l’étudiant en écrira une. La qualité du jugement esthétique en lien avec les notions enseignées fera l’objet d’une évaluation à la fin de la séquence.

 

Nous avons choisi , car c’est un classique de la littérature québécoise. Mais pourquoi est-ce un classique? C’est ce que nous expliquerons aux étudiants dans une approche sociocritique : nous présenterons l’appareillage critique de l’œuvre en nous interrogeant sur la notion de classique dans la littérature. Avant de commencer l’étude de l’œuvre, nous nous interrogerons sur la notion de « classique littéraire ». Bien que le roman ait 442 pages, les étudiants sont capables de le lire, mais pas en une semaine. Ils auront près d’un mois pour le faire. De plus, l’écriture de Roy n’est pas compliquée et convient très bien à un lecteur de niveau intermédiaire. Le roman rejoint le lecteur parce que les personnages sont, en quelque sorte, le reflet de la culture québécoise. Par exemple, les dialogues sont écrits en joual, un langage des classes populaires. De plus, la Seconde Guerre mondiale et ses répercussions est une période intéressante de l’histoire de l’Occident. Ce roman dresse un portrait de l’oppression des classes populaires. Étant pauvres, les personnages principaux sont représentatifs de la condition de servitude de laquelle le peuple québécois était prisonnier. Ce roman permet de connaitre l’histoire et la culture québécoise. D’ailleurs, selon Denis Simard, « le mot culture signifie alors essentiellement un héritage collectif," un patrimoine de connaissances et de compétences, d’institutions, de valeurs et de symboles constitué au fil des générations et caractéristique d’une communauté humaine particulière définie de façon plus ou moins large et plus ou moins exclusive" (Forquin, 1989, p.10) [4]. » Dans cette optique, l’enjeu de l’enseignement de est de permettre à l’individu de comprendre la société québécoise. Nous voulons confronter les étudiants à un classique en les invitant à apporter un point de vue nouveau. Comme le dit Marcel Goulet, l’intérêt de revisiter les classiques avec les étudiants est de leur offrir une certaine liberté par rapport aux textes. Les lecteurs doivent être capables de faire preuve de « pertinence et de respect, mais également d’irrévérence [5]. »

 

Le lecteur peut se demander si est un roman sentimental ou un roman social. Est-ce un roman qui vise à divertir ou à dénoncer? Le roman est souvent très lyrique, l’histoire d’amour, la mort du petit frère, évoquent un roman sentimental. La pauvreté des Lacasse et leur situation pathétique peuvent paraître exagérées et, pourtant, est aussi une œuvre engagée qui dépeint la misère urbaine. Nous expliquerons les caractéristiques d’un roman sentimental et d’un roman engagé, essentielles à l’accomplissement de la rédaction critique et au succès du débat interprétatif que nous organiserons. Pour ce faire, nous pourrons faire des comparaisons avec des œuvres que les étudiants connaissent.

Le comportement des personnages amène le lecteur à s’interroger sur les caractéristiques du roman. Par exemple, le personnage principal ne fait pas preuve d’audace et de réflexion par rapport à sa situation sociale : Florentine exprime ses difficultés, mais ne s’élève pas socialement comme le fait Jean. Celle-ci rêve sans réalisation concrète de ses aspirations. En un sens, du point de vue de la condition féminine, donne une image pessimiste de la femme [6]. Alors quel est le lien avec le féminisme et l’œuvre de Roy ?

Un autre sujet pose problème dans l’œuvre : c’est celui du bonheur. Ce mot, présent dans le titre, est suivi « d’occasion » signifiant éphémère, passager et temporaire. Toute l’œuvre est en quelque sorte une réflexion sur le bonheur. Nous pouvons questionner les élèves à savoir : quelle est la conception du bonheur dans le roman de Roy? À cet égard, plusieurs pistes interprétatives sont possibles. Les personnages recherchent tous un état où ils pourront se sentir mieux. Qu’en est-il de leurs différentes conceptions du bonheur? Le roman ne répond pas à ces questions, car sa force est précisément de rester ouvert. La lecture polysémique de l’œuvre permet d’alimenter la réflexion. Les notions de coopération interprétative et de texte incomplet d’Umberto Eco peuvent être expliquées pour montrer qu’il peut y avoir plusieurs interprétations [7]. Pour Eco, le texte est incomplet, et c’est le lecteur qui vient le compléter [8]. En tant qu’enseignants, nous voulons susciter chez les élèves des réflexions par rapport au bonheur. Nous désirons entendre leurs conceptions, celles qui s’insèrent dans le moment présent afin de les comparer avec ce qui se passait en 1945. L’approche historique est essentielle à la compréhension de l’œuvre. L’approche générique nous permettra de voir en quoi est représentatif du renouveau du roman réaliste. L’approche sociocritique alimentera le point de vue critique des étudiants.

 

Les étudiants doivent pouvoir reconnaitre ce qu’est une écriture réaliste. Ils doivent surtout comprendre que la description, même dans un roman réaliste, peut être subjective. Dans un article intitulé « et le "grand réalisme" », Gilles Marcotte explique que « ce terme peut recevoir des sens divers et même contradictoires : ainsi, dans certaine école, on qualifiera de réaliste le probable, le commun, alors que dans une autre, le même mot désigneral'incongru, le petit détail apparemment inutile qui signale la diversité, l'imprévisibilité du réel [9]. »Il s’appuie sur les théories de Georg Lukács pour montrer que correspond au « grand réalisme » :

Dans ce que Lukács appelle le «grand réalisme», et qui est pour lui donc la seule forme acceptable de roman, celui-ci doit se trouver dans un rapport globalement positif avec la totalité, c'est-à-dire avec une vision de l'histoire qui à la fois contient et transcende les forces sociales à l'œuvre dans une époque donnée. Le romancier, le vrai romancier, non seulement adhère à son époque et en épouse les conflits essentiels, mais encore il éclaire le présent et lui donne une dimension épique en y faisant jouer les grandes forces qui gouvernent le développement historique [10].

Lukacs est un théoricien marxiste pour qui la littérature doit avoir cette fonction de montrer le réel et de lui donner une dimension épique. Ces savoirs sont intéressants à transposer et à expliquer pour répondre à la question : est-ce un roman engagé? Un romancier doit-il s’engager? On expliquera aussi que le réalisme désigne principalement un mouvement littéraire français du XIX siècle. Le roman québécois, depuis les balbutiements de la littérature canadienne-française, est construit sur une esthétique réaliste décrivant le mode de vie rural. Le roman de Roy est aussi réaliste, mais de façon très différente.

L’intrigue se déroule pendant une période très importante de l’histoire de l’Occident : la Seconde Guerre mondiale. La société québécoise, tout comme les sociétés européennes, a drastiquement changé et a connu une croissance sans précédent. Plusieurs ont eu accès à des emplois payants, tels Jean Lévesque dans l’œuvre de Roy. L’enseignant expliquera pourquoi le Canada était impliqué dans cette guerre [11], à partir de quelle année, et ce que fut la conscription. Il est aussi intéressant que les étudiants sachent que les femmes n’ont obtenu le droit de vote qu’en 1940 au Québec. D’où peut-être le fait que les femmes abordaient peu les problèmes politiques dans la littérature.

Le roman traite de plusieurs problèmes de la société québécoise. La lecture de permet une réflexion sur la société : la pauvreté, le chômage et la société de consommation sont toujours présents, et le point de vue que propose ici Gabrielle Roy fait réfléchir. Comme on l’a vu précédemment avec l’article de Marcotte citant Lukacs, le réalisme sert la critique sociale. a souvent été vu comme une défense des Canadiens-français ou comme un roman féministe. En fait, les femmes du roman sont dans une piètre situation sociale et ne surmontent pas leurs difficultés. Jean Morency explique, dans son article « Deux visions de l’Amérique » : « La parole des femmes, nous l’avons vu, se cantonne dans les étroites limites des domaines familial et amoureux [12].» Mais il ajoute que « Gabrielle Roy infléchit le réalisme de deux manières : en montrant pourquoi les femmes sont incapables de soutenir un débat public d’idées et en leur prêtant malgré tout une réflexion à caractère sociopolitique [13]. »

Afin d’outiller les étudiants pour l’évaluation, l’enseignant enseignera la rédaction d’une critique littéraire. Pour ce faire, la lecture de plusieurs critiques servira d’exemple. Pour la rédaction, l’étudiant devra maitriser les conventions communicatives, textuelles, linguistiques, visuelles et verbales de la critique [14]. Il est clair que le texte devra être écrit avec une qualité du français selon les exigences des programmes de formation en français. L’écriture de critique requiert aussi la maitrise du discours argumentatif - un élément de compétence que l’étudiant a développé lors des cours de littérature précédents.

Pour enseigner les savoirs de référence, l’enseignant devra faire preuve d’un esprit de synthèse dans la sélection d’informations pertinentes à retenir pour communiquer aux élèves ce qui alimentera leur compréhension de l’œuvre. Les objectifs du cours de littérature québécoise ne portent pas sur l’étude du réalisme français, ce qui n’empêche pas l’enseignant d’en parler, mais ce courant ne doit pas prendre trop de place dans la séquence didactique. En ce qui concerne l’histoire, la sélection de l’information expliquée est très importante : l’enseignant doit concentrer son enseignement selon des approches sociohistoriques et sociocritiques, en insistant sur la condition féminine, la guerre et la pauvreté. Bref, cela nécessite une vulgarisation de tous ces éléments.

Du réalisme, nous retiendrons les éléments pertinents à l’étude de  :

-         Idée de reproduire le réel 

-         Point de vue assumé par les personnages

-         Lieux et faits réels : St-Henri, Seconde Guerre mondiale, l’urbanité dans le roman

-         Déroulement chronologique

Nous expliquerons ces caractéristiques en demandant aux étudiants de comparer des textes de de Zola et de , et de relever les éléments communs, qui concourent au réalisme de ces textes. Nous insisterons plus particulièrement sur la notion de point de vue, en expliquant brièvement et à partir d’extraits du roman, les notions de focalisation externe, interne ou zéro (narrateur omniscient) [15]. Dans , le récit se fait principalement en focalisation interne à travers le point de vue des différents personnages, ainsi qu’en focalisation externe.

Nous présenterons le contexte sociohistorique à l’aide de documents audiovisuels, en visionnant des extraits du documentaire de Gilles Carle intitulé « Enfin la guerre [16]! »

Les éléments importants à retenir sont les suivants :

-         « En 1940 est adoptée la loi de la mobilisation des ressources nationales qui permet le recrutement obligatoire pour la défense du territoire canadien. »

-         Le 26 janvier 1942, le premier ministre Adélard Godbout se prononce contre la conscription

-         Crise de 1929 qui se prolonge jusqu’à la guerre

-         Assurance-chômage créée en 1940 au Canada

-         La guerre permit une croissance économique sans précédent

-         Droit de vote des femmes en 1940

On apportera ces savoirs en demandant aux étudiants quels sont les thèmes qui les ont marqués dans l’œuvre. On s’attend à ce qu’ils fassent ressortir les thèmes de la pauvreté, la guerre, l’urbanisation. On présentera ici le concept de « grand réalisme» qu’on expliquera à travers le tableau « Il Quarto Stato » du peintre italien da Volpedo [17] et de la photographie de Dorothea Lange sur la crise de 1929, intitulée « Migrant mother [18] ». Ces œuvres sont plus parlantes que des textes théoriques et montrent comment l’artiste – en littérature ou en peinture – transforme le réel pour lui donne une dimension épique, pour donner une grandeur à leurs personnages qui deviennent alors les représentants de leur époque.

On reprend ici, en les adaptant, les éléments servant à élaborer une critique de film dans « Caractéristiques de 50 genres pour développer les compétences langagières en français  [19]». La critique littéraire des étudiants comportera : un titre évocateur, la référence complète du document, une appréciation globale du roman, de sa valeur culturelle, esthétique, littéraire, etc., mais aussi appréciation subjective, un résumé suspensif, une description et appréciation justifiée de certains aspects (style, narration, structure, thème, idées, personnages, etc.), une conclusion : reformulation du propos qui a été justifié. Le point de vue subjectif comportera des marques d’énonciation et de modalité. La présence du destinataire sera implicite ou explicite (nous, vous). Différents procédés peuvent être utilisés : comparer, définir, exemplifier, etc. L’étudiant utilisera les ressources du texte argumentatif : expression de la cause, de la conséquence, de la comparaison, de la justification (marqueurs de relation et phrases coordonnées et subordonnées).

Pour comprendre ces caractéristiques, nous ferons lire plusieurs critiques de aux étudiants et ils devront en dégager les points communs. On les invitera à proposer un point de vue critique nouveau et personnel sur , à l’oral d’abord, puis à l’écrit.

 

Les étapes de la séquence ont été montées pour que, en premier lieu, l’étudiant ait le temps de lire les 442 pages. C’est pourquoi la première activité est séparée de la seconde par un délai d’un mois. Lors de la première rencontre, l’enseignant questionnera les étudiants sur leur horizon d’attente à partir du titre du roman, de la connaissance qu’ils peuvent avoir de l’œuvre [20]. De plus, nous pouvons discuter du paratexte (couverture, 4 de couverture) avec les étudiants. Sur la couverture, il est inscrit « le classique par excellence du roman québécois » [21]. Nous questionnerons les étudiants à propos de leur conception de ce qu’est un classique. Dans cette séquence, nous proposerons plusieurs lectures de passages de l’œuvre. L’œuvre étant longue, il est important de lire plusieurs passages en classe, qui suivent la progression de l’œuvre. On fera ressortir la structure de l’œuvre : alternance des récits de Florentine et de Rose-Anna, le début présente les personnages et le quartier St-Henri, l’intrigue se noue autour de l’histoire d’amour de Florentine et Jean, des problèmes de Rose-Anna qui s’accentuent. Le point culminant du roman est atteint quand Rose-Anna accouche et que Florentine se marie, événements qui annoncent le dénouement et le départ à la guerre des soldats.

Notre séquence converge vers le but qui est de faire écrire une critique littéraire. Celle-ci permettra de vérifier l’intégration des savoirs comme le réalisme littéraire, les savoirs sociohistoriques et sociaux critiques.


 

1

Séance préalable

Aucun

Découvrir la séquence

Présentation de la séquence : étude de avec pour objectif final la production d’une critique

10

Aucune

Formuler des attentes de lecture

Discussion autour du titre, de l’auteure, des conceptions spontanées (cette séance aurait lieu un mois avant la séquence sur )

Réflexion sur la notion de classique

Leur demander de lire l’œuvre d’ici un mois. On leur rappellera 15 jours après que l’œuvre devrait être lue intégralement au début de la séquence.

40

 

 

 

 

 

 

2

Introduction de l’œuvre

Avoir lu tout le roman + prendre des notes

Faire des liens entre le contexte de production et le contexte du roman

 

Transition – amorce : demander brièvement aux élèves s’ils ont lu l’œuvre et présenter à nouveau la séquence, plus en détail (plan)

Présentation de l’auteure, l’époque, place de l’œuvre dans la littérature québécoise, etc.

20

5% : évaluer la qualité de l’expression et la clarté du texte

Formuler des interprétations subjectives

 

Écriture d’un récit personnel d’environ 300 mots sur les impressions de lecture : formuler des hypothèses interprétatives sur les grands enjeux du roman

30

 

Conclusion : expliquer le rôle du récit initial dans la réflexion personnelle et l’élaboration d’une critique à la fin de la séquence, annoncer aux étudiants qu’ils devront lire l’incipit pour le prochain cours.

 

 

 

 

 

 

 

3

L’incipit de

Avoir lu l’incipit

(p. 9 à 15)

Déceler dans l’incipit les éléments de l’écriture réaliste

 

 

Transition – amorce : on commencera de façon assez classique par la lecture de l’incipit

Lecture de l’incipit (p. 9 à 15) avec les questions : Où? quand? Qui?  Quelles informations donne l’incipit? Qui voit la scène? L’enseignant lit le passage, les étudiants relisent l’incipit et répondent aux questions.

15

Formative : voir si les étudiants relèvent les éléments demandés

Justifier oralement et de manière claire son appréciation

 

Discussion en équipe sur les questions posées

15

L’enseignant présente la notion de focalisation (point de vue) en rapport avec le passage lu

Conclusion : vérifier la compréhension de la notion et leur demander de prêter attention à la focalisation dans le passage à lire à la maison

20

 

 

 

 

 

 

4

Le contexte sociohistorique

Passage où Azarius parle avec le patron du bar (p. 47 à 52) et leur demander de repérer la focalisation pour valider la notion vue au cours précédent

Formuler oralement une appréciation de l’œuvre en appuyant son analyse sur le réalisme

 

 

Transition – amorce : revenir sur la notion de point de vue et leur demander quel est le point de vue dans le passage lu à la maison

Discussion autour du passage lu à la maison : quelle vision de l’Histoire ont Azarius et Sam Latour?

Montrer pourquoi cette vision est intéressante. Expliquer que le roman réaliste présente l’Histoire du point de vue des personnages.

15

Formative : évaluer la capacité des élèves à répondre à la question posée

Faire des liens entre le contexte de production et le contexte du roman

Connaitre le contexte historique et social

Présentation du contexte socio-historique de l’œuvre avec des extraits vidéo du documentaire de Gilles Carle « Enfin la guerre! »

Conclusion : souligner que Gabrielle Roy a écrit pendant la Seconde Guerre mondiale.

40

 

 

 

 

 

5

Le réalisme

Avoir lu les extraits de de Zola et de

Formuler une appréciation de l’œuvre en appuyant son analyse sur le réalisme

Transition – amorce : après avoir vu le contexte sociohistorique, demander aux étudiants s’ils trouvent que le roman en donne une vision réaliste? (ils n’ont pas besoin de savoir ce qu’est le « réalisme » littéraire, on veut juste leur conception spontanée)

Les étudiants relisent les deux extraits de   de Zola et un extrait de et relèvent les éléments communs qui donnent une impression de réel (on ne parle pas encore de « réalisme » puisqu’on ne l’a pas explicité)

 

10

Formative : capacité des étudiants à identifier des éléments communs

 

 

 

L’enseignant explique les principes du réalisme en littérature en demandant s’appuyant sur les éléments communs relevés par les étudiants. Il explique que le courant réaliste renvoie au 19 siècle et montre en quoi correspond à ce courant et en quoi il correspond à un réalisme québécois.

Conclusion : leur expliquer que les principes de l’écriture réaliste sont intéressants pour comprendre l’œuvre et que le réalisme littéraire est une construction esthétique. Leur demander de faire ressortir les idées marquantes de l’œuvre pour le prochain cours.

40

 

 

 

 

 

 

6

Le réalisme social

Ressortir les idées marquantes de l’œuvre

Formuler une appréciation de l’œuvre en appuyant son analyse sur le réalisme

 

Transition – amorce : demander aux étudiants de rappeler les principes de l’écriture réaliste et leur présenter des œuvres visuelles.

Comprendre le réalisme social en partant de supports visuels : « Il quarto stato » de Volpedo et « Migrant mother » de Dorotea Lange (approche culturelle).

Discussion autour de ces images : quelles représentations des sujets peints ou photographiés donnent elles? Les trouvez-vous réalistes ou donnent-elles une version magnifiée de la réalité?

Revenir avec les étudiants sur les thèmes qui les ont marqués dans l’œuvre et les inviter à formuler des hypothèses sur l’aspect social de l’œuvre.

40

Aucune

 

En retournant voir leur récit de lecture initial (cours 2) les étudiants écrivent leurs hypothèses sur l’aspect social ou non (début de point de vue critique) de l’œuvre : à terminer chez eux.

Conclusion : leur demander de terminer chez eux la formulation d’hypothèses et leur poser les questions (voir séance 7) qui serviront de point de départ au débat interprétatif, ainsi qu’à la formulation de problèmes de lecture.

10

 

 

 

 

 

 

 

7

Débat interprétatif

Formuler des questions et des problèmes de lecture

Justifier oralement et de manière claire son appréciation

 

Faire des liens entre le contexte de production et le contexte du roman

 

Transition – amorce : expliquer le rôle d’un débat interprétatif par rapport aux séances précédentes qui visaient à donner de la matière pour mieux comprendre l’œuvre. On attend maintenant des étudiants un point de vue personnel, la formulation d’hypothèse ou de critiques sur l’œuvre.

Débat interprétatif :

Quel est le bonheur selon Jean? Selon Florentine? Selon Rose-Anna?

est-il un roman sentimental ou social?

Conclusion : l’enseignant notera les interventions des élèves et fera une synthèse du débat à la fin de la séance. Leur donner des critiques de à lire pour le prochain cours.

50

Aucune

 

 

 

 

 

8

La critique littéraire

Lecture de critiques à différentes époques

Rendre compte d’une interprétation de l’œuvre sous la forme d’une critique

 

Transition – amorce : expliquer que le débat interprétatif aura pu aider à faire sortir des idées nouvelles, des points de vue personnels et leur montrer qu’une critique littéraire n’est pas un point de vue objectif mais un point de vue subjectif argumenté

Travail en petit groupe : faire ressortir les éléments communs des critiques lues à la maison.

10

 

Expliquer les principes d’une critique littéraire en faisant ressortir les éléments relevés dans les textes lus à la maison.

Conclusion : demander aux étudiants de nommer les principes d’une critique littéraire.

40

 

9

La critique littéraire

 

Rendre compte d’une interprétation de l’œuvre sous la forme d’une critique

Planification d’une critique

 

Retour et période de questionnement sur la critique littéraire

Présentation des consignes par rapport à la rédaction d’un texte critique qui aura lieu la séquence suivante.

50

 

10

Production d’une critique littéraire

Préparation de la structure du texte critique.

Rendre compte d’une interprétation de l’œuvre sous la forme d’une critique

 

Rédaction d’un texte critique, à terminer à la maison.

50

25%

11

Bilan de la séquence

Aucun

Évaluation formative de la séquence

Demander aux élèves de faire ressortir les éléments vus dans le cours : principes de l’écriture réaliste, principes de l’écriture d’une critique.

25

 

Demander aux élèves d’évaluer la pertinence de la séquence, de l’étude de cette œuvre, des thèmes abordés et les éléments qu’ils auraient aimé approfondir.

Leur proposer des œuvres pour prolonger la séquence : œuvres de Gabrielle Roy, œuvres sur la guerre, film…

25

 

12 Remise des travaux

 

Retour sur les travaux

L’enseignant remet les travaux et répond aux questions des étudiants en s’appuyant sur son barème de notation.

25

 

Prolongements possibles (réseaux de textes, approche culturelle)

On pourrait prolonger l’étude de cette œuvre avec d’autres textes de Gabrielle Roy, avec la présentation de l’adaptation cinématographique de Claude Fournier.

Nous proposons dans notre séquence une approche culturelle visant à montrer les représentations du peuple dans des œuvres photographiques et picturales.

Séance 3 détaillée :

DEC Programmes de la formation générale « français, langue d’enseignement et littérature » (Littérature québécoise – 103)

Apprécier des textes de la littérature québécoise d’époques et de genres variés

Reconnaitre les caractéristiques de textes de la littérature québécoise

Caractéristique de l’incipit romanesque

Notion de focalisation

Formuler des hypothèses sur ce que nous apprend l’incipit

Comprendre la notion de focalisation

Introduction/amorce (5 min)

 

 

 

Mobiliser des conceptions antérieures sur l’incipit romanesque

Caractéristiques attendues d’un incipit romanesque

Nomment les éléments qu’on retrouve habituellement dans l’incipit : la situation initiale, le cadre spatiotemporel, les personnages et leur intention

Questionne : quelles informations nous donne habituellement un début de roman?

Aucun

Deuxième lecture de l’incipit à haute voix par l’enseignant (5 min)

 

Identifier les caractéristiques de l’incipit

Cadre spatiotemporel et description des personnages

Écoutent et repèrent les personnages, le lieu, l’époque où se situe le passage

Lit le texte à haute voix

Photocopie du texte

Répondre aux questions de lecture (10 min.)

Répondre aux questions :

 « Qui voit à scène? »

« Quels sont les éléments qui montrent à quelle époque se déroule la scène?»

« Quels sont les éléments typiques de la rencontre amoureuse? »

Point de  vue des personnages

Champ lexical de la rencontre amoureuse

Identifient le point de vue des personnages et répondent aux questions

Interagit avec la classe

Aucun

Discussion en équipe

(10 min.)

Justifier oralement et de façon claire les réponses aux questions

Les éléments annotés dans la relecture de l’incipit

Confrontent leurs réponses

Accompagne les étudiants

Faire des équipes de 3 ou 5

Cours magistral

(10 min.)

 

 

Intégrer la notion de focalisation

Focalisation interne, externe et zéro

D’après les explications de l’enseignant, ils font des hypothèses sur la focalisation utilisée dans le passage

Explique le passage selon différents types de focalisation : il les transpose en focalisation externe puis zéro

Un PowerPoint résumant les trois types de focalisation

Conclusion

 

 

Synthèse : récapituler les acquis de la séance

Incipit et focalisation

Récapitulent les notions abordées

Demande aux étudiants ce qu’ils ont retenu et leur demander de prêter attention à la focalisation dans le prochain passage à lire à la maison

Indiquer le travail à faire pour le prochain cours : lecture p. 47 à 52 en relevant la focalisation utilisée

Capacité à reconnaitre les caractéristiques de l’incipit

Le discours indirect libre

Formative

Capable d’identifier les personnages, leur point de vue, le lieu et l’époque

S’interroger sur la notion de point de vue dans les prochains textes

6.    Principales modalités d’évaluation formative et sommative

La séquence contient trois évaluations formatives et deux sommatives. Une évaluation formative aurait lieu aux séquences 3, 4 et 5. Les élèves ne remettent pas de travaux, mais l’enseignant peut voir où en sont les étudiants dans leur progression. Ensuite, deux évaluations sommatives auraient lieu lors de la 2 e et de la 10 e séance. Pour les évaluations formatives, nous demanderons aux étudiants de récapituler les notions vues dans la séance. Pour la première évaluation sommative, nous leur demanderons d’écrire un récit personnel concernant leurs impressions de lecture qui permettra de vérifier qu’ils ont lu l’œuvre et de mesurer la qualité de leur expression et de leur compréhension. La seconde évaluation sommative sera une critique à rédiger en classe et à la maison. Les critiques seront évaluées selon une grille qui tient compte des conventions communicatives, textuelles, linguistiques, visuelles et verbales de la critique. Les éléments de la consigne se retrouveront dans la grille d’évaluation : structuration du texte (titre évocateur, « lead » ou accroche, résumé succinct, appréciation critique), richesse des arguments, prise en compte du destinataire, qualité de la langue, etc.

À l’issue de cette séquence, nous espérons que les apports de savoirs sur le contexte sociohistorique, sociocritique et sur le réalisme auront permis aux étudiants d’avoir des éléments utiles pour comprendre l’œuvre et étoffer sa critique. Le récit de lecture initial ainsi que le débat interprétatif visent à leur permettre de développer un point de vue critique et subjectif.   Nous espérons développer de meilleures stratégies d’enseignement afin de favoriser la réussite et l’acquisition de savoirs littéraires. C’est pourquoi nous demanderons aussi aux élèves leur appréciation de la séquence dans le but de l’améliorer. Il est important de renouveler la lecture d’un classique pour se faire surprendre en tant qu’enseignant, car le roman est déjà à l’étude dans beaucoup de cours de littérature. Mais nous avons essayé de sortir des sentiers battus en élaborant une séquence différente de ce qui se fait habituellement.

Bibliographie

Œuvre à l’étude : Roy, Gabrielle, Bonheur d'occasion , Boréal, 2009, 462 pages.

Sur l’enseignement du français au collégial :

Goulet, M. (2007). Lecture littéraire et construction de l’imaginaire. Dans Actes du 27 e colloque de l’AQPC : Une culture d’innovation pédagogique (p.37-43). Montréal : AQPC.

Ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport, Gouvernement du Québec. (2011). Formation générale commune , propre et complémentaire aux programmes d’études conduisant au diplôme d’études collégiales , Québec : Bibliothèque et Archives nationales du Québec. ( Recueil, p.168.)

Reuter, Y. (1992). Enseigner la littérature ? Recherches , n°16, 55-70. (recueil, p. 69)

Simard, C., Dufays, J.-L., Dolz, J. et Garcia-Debanc, C. (2010). Planification et conception d’un cours de français. Dans Didactique du français langue première (chap.1, p. 99-114). Bruxelles : Éditions De Boeck.

Simard, D. (2004). Une approche culturelle dans l’enseignement du français langue première. L’écho du RESEAU Laval, 4 (1), 10-20. ( Recueil, p. 198.)

Sur Bonheur d’occasion :

Brochu, André. 1998. Une étude de Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy . Montréal : Boréal, 110 p.

Marcotte G. (1989). Bonheur d’occasion et le "grand réalisme , Voix et Images , vol. 14, n° 3, (42), p. 408-413.

Morency, J. Deux visions de l’Amérique, dans Études françaises  : Le Survenant et Bonheur d’occasion, (1997), p. 67.

Sur l’histoire du Québec  :

Durocher, René et al. Histoire du Québec contemporain : le Québec depuis 1930 . Montréal, Les Éditions du Boréal Express, 1986. 733 p.

Sur le réalisme :

Jakobson, R. (1921) « Du réalisme artistique » in Théorie de la littérature , Textes des formalistes russes réunis et présentés par T. Todorov, Paris, Seuil, 1965, p. 99.

Lukacs, G. (1967). Balzac et le réalisme français , Paris, Maspero.

Sur la critique littéraire et l’herméneutique :

Chartrand, S.-G., Émery-Bruneau, J. (2014) «  Caractéristiques de 50 genres pour développer les compétences langagières en français » p.32: consulté le 24 novembre 2014 :

http://www.enseignementdufrancais.fse.ulaval.ca/fichiers/site_ens_francais/modules/document_section_fichier/fichier__db8443f5bf87__Document_50_genres.pdf

Eco U. (1979). Lector in Fabula , éd. Grasset et Fasquelle, p. 62.

Jauss H.R., Pour une esthétique de la réception , Paris, Gallimard, 1978, p. 83 

Documents audiovisuels utilisés lors des activités  :

Tableau « Il Quarto Stato » de Volpedo : http://www.lavanguardia.com/fotos/20110605/54165646953/el-cuarto-estado-cuadro-de-pellizza-volpedo-1901-que-refleja-el-proletariado-surgido-de-la.html

Photographie « Migrant Mother » de Dorotea Lange : http://www.christies.com/lotfinder/photographs/dorothea-lange-migrant-mother-nipomo-california-1936-5544670-details.aspx

Carle, Gilles (réalisateur). « Volume 4 : 11. Enfin la guerre! (1929-1945) » , Épopée en Amérique : une histoire populaire du Québec. Saint-Laurent, Imavision Productions, 2005.

[1] Ministère de l’Éducation du Loisir et du Sport, Gouvernement du Québec. (2011). Formation générale commune , propre et complémentaire aux programmes d’études conduisant au diplôme d’études collégiales , Québec : Bibliothèque et Archives nationales du Québec.

[3] Reuter, Y. (1992). Enseigner la littérature ? Recherches , n°16, 55-70 .

[4] Simard, D. (2004). Une approche culturelle dans l’enseignement du français langue première. L’écho du RÉSEAU Laval, 4 (1), 10-20.

[5] Goulet, M. (2007). Lecture littéraire et construction de l’imaginaire. Dans Actes du 27 e colloque de l’AQPC : Une culture d’innovation pédagogique (p. 37-43). Montréal : AQPC.

[6] Morency, J. Deux visions de l’Amérique, dans Études françaises  : Le Survenant et Bonheur d’occasion, (1997), p. 67.

[7] Eco, U. (1979). Lector in Fabula , éd. Grasset et Fasquelle, p. 62.

[8] Selon Eco ( ibid ), l’auteur a toujours en tête un lecteur modèle, un texte « est un tissu d’espaces blancs, d’interstices à remplir et celui qui l’a émis prévoyait qu’ils seraient remplis et les a laissés en blanc pour deux raisons : d’abord parce qu’un texte est un mécanisme paresseux (ou économique) qui vit sur la plus-value de sens qui y est introduite par le destinataire ; ensuite à mesure que le texte passe de la fonction didactique à la fonction esthétique, un texte veut laisser au lecteur l’initiative interprétative (…) un texte veut que quelqu’un l’aide à fonctionner. »

[9] Marcotte, G. (1989). Bonheur d’occasion et le "grand réalisme" , Voix et Images , vol. 14, n° 3, p. 408-413.

[10] Lukacs, G. (1967). Balzac et le réalisme français , Paris, Maspero.

[11] Linteau, P., Durocher, R., Robert, J-C. et Ricard, F. Histoire du Québec contemporain

[12] Morency, J. Deux visions de l’Amérique, dans Études françaises  : Le Survenant et Bonheur d’occasion, (1997), p. 48.

[13] Ibid., p. 50.

[14] Chartrand, S.-G. et Émery-Bruneau, J. «  Caractéristiques de 50 genres pour développer les compétences langagières en français » p. 32 : www.enseignementdufrancais.fse.ulaval.ca/

[15] Genette, G. (1972) Figures III, Paris : Seuil.

[16] Carle, G. « Volume 4 : 11. Enfin la guerre! (1929-1945) » , Épopée en Amérique : une histoire populaire du Québec. Saint-Laurent, Imavision Productions, 2005.

[17] http://www.lavanguardia.com/fotos/20110605/54165646953/el-cuarto-estado-cuadro-de-pellizza-volpedo-1901-que-refleja-el-proletariado-surgido-de-la.html

[18] http://www.christies.com/lotfinder/photographs/dorothea-lange-migrant-mother-nipomo-california-1936-5544670-details.aspx

[19] Adaptation des conseils pour la critique de film adaptée à la critique littéraire, d’après le document en ligne : Chartrand, S.-G. et Émery-Bruneau, J. : op. cit.

[20] Jauss H.R., Pour une esthétique de la réception , Paris, Gallimard, 1978, p. 83 : « L'œuvre [...] nouvelle est reçue et jugée non seulement par contraste avec un arrière-plan d'autres formes artistiques, mais aussi par rapport à l'arrière-plan de l'expérience de la vie quotidienne. La composante éthique de sa fonction sociale doit être elle aussi appréhendée par l'esthétique de la réception en termes de question et de réponse, de problème et de solution, tels qu'ils se présentent dans le contexte historique, en fonction de l'horizon où s'inscrit son action  »  

[21] Roy, Gabrielle, Bonheur d'occasion , Boréal, 2009, 462 pages.

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En quête d’une litté-rupture : imaginaire et modernité

Ce livre est recensé par

Bonheur d’occasion de Gabrielle Roy ou les ruptures d’un roman moderne

Plan détaillé, texte intégral.

1 Lorsque Michel Tremblay fit de la grosse femme l’un des principes organisateurs de ses Chroniques du Plateau Mont-Royal , l’incarner ne passait pas par l’attribution d’un prénom pour caractériser l’un des personnages féminins les plus attachants et les plus vivants de cette œuvre. La grosse femme était avant tout une liseuse et son roman de prédilection Bonheur d’occasion . Pourtant elle se refusa à sa lecture alors que Gabriel son mari venait de le lui offrir 1  et lui enjoignait de lire ce roman dont « tout le monde lui dit que c’t’un chef-d’œuvre 2  ». Pour cette lectrice avide d’évasion, Bonheur d’occasion parlait trop des gens comme eux … :

C’est niaiseux, hein ? Mais de savoir que ça se passe à Saint-Henri, que les personnages nous ressemblent pis que leurs problèmes sont comme les nôtres, ça m’empêche d’avoir envie de le lire… Chus t’habituée à m’évader un peu partout dans le monde, surtout en France ! […] Mais… retrouver Montréal, la pauvreté pis la guerre qui vient quasiment de finir 3 …

Critique mise aussitôt à distance par Gabriel :

Le monde qui vivent à Paris, y lisent pas rien que des livres qui se passent ailleurs, t’sais ! Celui-là, c’est le premier qu’y lisent qui se passe à Montréal ! C’est la première fois qu’on les intéresse depuis Maria Chapdelaine ! Les Français lisent des livres français ; pourquoi tu lirais pas des livres d’icitte 4  ?

Aucune réponse probante possible. Alors la grosse femme commença sa lecture et lui voua une passion telle qu’elle le fera lire aux siens et tout particulièrement à son petit dernier, l’enfant qu’elle attend dans La Grosse Femme d’à côté est enceinte 5 , futur narrateur des Chroniques du Plateau Mont-Royal , qu’elle lui confia comme un récit initiatique :

Ça a été le livre le plus important de mon existence. Lis-lé. Attentivement. T’as la chance de le connaître à quinze ans. Moé, je l’ai connu à quarante-cinq 6 .

Cet amour pour Bonheur d’occasion , Tremblay le célèbrera encore dans Un ange cornu avec des ailes de tôles 7 , jamais avec la même puissance d’évocation que dans La Duchesse et le roturier , mais en réaffirmant l’impact de ce roman dans la conscience québécoise et, pour s’en tenir à une vision moins globale, dans son imaginaire de romancier.

2 Paru en 1945, récipiendaire du prix Fémina en 1947, Bonheur d’occasion marque irréductiblement un avant et un après dans la littérature alors canadienne-française de l’immédiate après-guerre. Malgré sa facture dite « classique », Bonheur d’occasion ouvre l’ère moderne du roman québécois par sa déconstruction de mythes notamment narratifs :

  • l’écriture de la ville, Montréal en l’occurrence, la représentait unanimement comme le lieu des tentations, de la pauvreté et de la solitude alors qu’en retour la campagne et les valeurs rurales (au sein desquelles s’épanouissait la famille traditionnelle québécoise) telles que créées et encouragées par le pouvoir clérical, valorisaient sa solidarité et sa perpétuation.
  • de Trente arpents , paru en 1938, tragédie naturaliste qui décrit l’acculturation et la déchéance nées du choc de l’urbanisation à Le Survenant , paru en 1945 comme Bonheur d’occasion , qui joue sur le mythe « romantique » des habitants du Québec profond et du tableau de leur vie quotidienne rythmée par les saisons, l’imaginaire du corps des femmes n’a connu qu’une écriture : la maigreur versus la rondeur et son corollaire symbolique la maternité, incontournable pour exister au sein du récit. C’est ce mythe que le personnage de Florentine Lacasse lézardera sans remords.

3 Or, Gabrielle Roy s’est glissée avec Bonheur d’occasion dans les interstices, dans les entre-deux, en grisant subtilement ou avec violence les présupposées en voie de mythification. Et dès lors, comme si la romancière avait posé là une totalité intangible, les romans suivants s’attachèrent à recréer un monde d’avant cette révolution littéraire, culturelle et politique en germe, dans une geste quasi épique consacrant le Canada, ses migrants et l’épopée familiale royenne. Lorsque Gabrielle Roy se décida à retrouver la trame narrative urbaine, ce fut lors de l’écriture d’ Alexandre Chenevert 8 . Montréal se fit alors de nouveau personnage à part entière mais pour mettre en valeur le caractère déshumanisant de la ville-métropole. Ce dernier roman aurait pu invalider la modernité de la ville qu’elle avait su écrire dans Bonheur d’occasion si Gabrielle Roy n’avait pas dépassé ce discours attendu par un contrepoint inattendu : les valeurs de la terre ne sont pas plus amènes que celle du bitume. Dans un mouvement similaire, les personnages féminins présents dans les romans ultérieurs à Bonheur d’occasion seront paradoxalement présents mais par leur élision même 9  : entre Christine, la jeune narratrice des nouvelles et les portraits de femmes mûres, apaisées, aucune héritière de Florentine Lacasse… comme si tout était dit dès Bonheur d’occasion et que le reste ne serait que redondance.

Retour sur un roman : des héros en quête de bonheurs d’occasion

4 Bonheur d’occasion relate l’histoire de la famille Lacasse, une famille pauvre, ouvrière, dont le père Azarius, chômeur, ne peut subvenir aux besoins de Rose-Anna, sa femme, et de leurs enfants. Cette famille habite Saint-Henri, le quartier francophone populaire de l’est de Montréal. Le misérabilisme de ce quartier, son indigence vont de pair avec le profond désespoir qui accable ses habitants. Toutefois, malgré l’entrelacement des histoires, la narration se focalise très vite sur Florentine, la fille aînée, serveuse dans un restaurant populaire le Quinze-Cents , et Rose-Anna, figure de l’épuisement dû à ses grossesses incessantes et à leur misère. L’histoire de Florentine est celle d’une quête désespérée du bonheur et de l’amour, focalisée sur l’ambitieux Jean Lévesque. Celle de Rose-Anna est une lutte âpre et dérisoire pour leur quotidien. Enceinte de son douzième enfant à quarante ans passés, ses journées ne sont que des résistances inlassables contre la misère et leur pauvreté extrême. Autour d’elles gravite Azarius le père, chômeur, rêveur invétéré, connu comme un « grand parleur et un petit faiseux 10  » qui résoudra ses défaites en s’enrôlant dans l’armée pour se battre en France durant la Seconde Guerre mondiale. Il assouvit ainsi son irrépressible besoin de liberté et sa fuite devient un alibi : sa solde de soldat assure enfin un confort matériel à sa famille. Les amours de Florentine sont la trame préliminaire du roman. Florentine est amoureuse de Jean Lévesque, machiniste dans une fonderie du quartier. Tous ses efforts tendent vers lui et la réalisation de cet amour. Mais Lévesque rejette Florentine. Or celle-ci est prête à tout pour s’attacher Jean, provoquer son amour et fuir sa vie misérable de serveuse. Face à Jean qui se dérobe et lui refuse ses sentiments, Florentine tente sa dernière chance et alors que sa famille visite leur parenté dans la campagne de Saint-Denis, elle invite le jeune homme à la maison. Cette rencontre, loin d’exaucer les vœux de la jeune fille précipite son malheur : agacé puis tourmenté par Florentine, Jean cède à son désir et Florentine s’abandonne. Furieux d’avoir cédé à sa pulsion, conscient que s’attacher à la jeune fille c’est renoncer à son ambition personnelle, il quitte le quartier et l’abandonne à ses rêves. Enceinte, abandonnée par Jean, en proie au silence réprobateur de sa mère qui a deviné son lourd secret, Florentine jette son dévolu sur Emmanuel Létourneau, l’ami de Jean. Issu d’un milieu bourgeois, Emmanuel, sincèrement épris de la jeune fille, souhaite son bonheur. Florentine choisit d’épouser le jeune homme qui ignore sa faute. Mariée, son honneur réhabilité, Emmanuel parti à la guerre, Florentine est sauvée et prête à s’accommoder de ce « bonheur d’occasion » qui lui apporte toutefois la respectabilité et l’éloigne de la misère des siens. Roman de la quête du bonheur, chacun s’efforcera à sa réalisation. Rose-Anna veut garder sa famille unie, Florentine veut l’amour, Azarius veut retrouver sa jeunesse et sa liberté, Emmanuel s’enrôle pour changer le monde et Jean poursuit son ascension sociale. Mais le titre lui-même : Bonheur d’occasion évoque parfaitement le caractère dérisoire, la fatalité voire la médiocrité qui s’attachent à leurs efforts. Il laisse à notre entendement le sentiment d’un pauvre bonheur usé jusqu’à la trame d’avoir été trop désiré.

Bonheur d’occasion  : la déconstruction de mythes québécois

5 Premier roman de Gabrielle Roy, Bonheur d’occasion connut immédiatement une renommée extraordinaire auprès du public et de la critique littéraire. Premier roman d’une inconnue, il clôt le cycle traditionnel des « romans du terroir » pour ouvrir le cycle des « romans urbains ». Ce récit, dont l’édition française fut distinguée par l’attribution du prix Fémina en 1947 11 , connut un succès populaire incroyable qui dépassa les simples frontières québécoises : choisi, la même année, par le Literary Guild of America, son succès fut consacré par l’achat des droits cinématographiques par Universal Pictures. Il fit d’emblée de Gabrielle Roy une figure fondamentale de la littérature canadienne-française et une précurseur du roman québécois urbain.

Montréal, espace narratif improbable

6 Lorsque Vachon évoque les prémices du roman québécois à travers une analyse de l’espace dans sa dimension politique et sociale, il fait intervenir Bonheur d’occasion dans son approche critique par cette réflexion :

L’œuvre de Gabrielle Roy commence, avec Bonheur d’occasion , à Montréal, qui est la ville. À l’intérieur de l’imaginaire québécois, Montréal a en effet un statut privilégié. Elle réalise, mieux que toute autre agglomération, l’archétype de la ville, et pourra ainsi remplir, au sein d’un espace plus vaste, la fonction de centre du monde. Il est remarquable que la romancière aille situer l’action de son premier livre dans le lieu par excellence des conflits et des comportements d’échec 12 .

Il poursuit sa réflexion en établissant une sorte de frontière axiologique entre la ville et la campagne en concluant que :

Et ce n’est pas un hasard, si les deux œuvres romanesques de Gabrielle Roy ont pour décor la ville, lieu par excellence des conflits, tandis que les « nouvelles », qui décrivent la communion heureuse entre les êtres, se passent à la campagne 13 .

7 Selon l’acception admise lorsque l’on évoque l’histoire littéraire québécoise, les œuvres romanesques se distinguent entre les « romans du terroir » et les « romans urbains ». Gabrielle Roy est la première romancière à avoir ouvert le cycle des romans urbains en littérature québécoise grâce à Bonheur d’occasion  : pour la première fois, un cadre urbain acquiert une véritable densité dramatique en devenant une scène narrative à part entière et Montréal littéralement l’un des personnages principaux de l’histoire. En cela, il est possible d’évoquer une « matière de la ville » :

Jusqu’aux années quarante de notre siècle, la vie paysanne était restée le domaine privilégié, presque exclusif, du roman de mœurs canadien-français, malgré l’importance accrue des villes. Les années de la seconde guerre mondiale, accentuant la présence du prolétariat urbain dans la collectivité nationale, imposèrent au romancier de mœurs des sujets et des thèmes nouveaux, et l’entrée de la ville dans le champ de l’expérience romanesque se trouva consacrée lorsque parurent Au pied de la pente douce (1944) de Roger Lemelin et Bonheur d’occasion (1945) de Gabrielle Roy 14 .

Certes les premiers grands romans urbains de la littérature canadienne-française décrivent Montréal comme le point d’aboutissement de l’exode rural subi par les Québécois en quête de subsistance et induisaient que la terre n’était pas si parfaite, si nourricière que cela et un pan du mythe entrait en déconstruction. La modernité présente dans la représentation de Montréal par la romancière tient en ce qu’elle dépasse subtilement le clivage communément repris entre la malfaisance de la ville opposée à la bienfaisance de la campagne. Si Montréal est l’objet de parties descriptives, d’indices topographiques, ceux-ci se contentent de poser une réalité en l’effleurant plus qu’en l’assertant : la véritable puissance de Montréal et sa grande modernité résident dans la façon dont Gabrielle Roy joue de la ville au niveau de l’imaginaire.

Une description parcellaire

8 Une lecture attentive de Bonheur d’occasion montre à quel point la romancière use avec art des images, des métaphores pour recréer son Montréal. Sa démarche révèle une esthétisation de l’écriture de la ville. Ce faisant, elle s’affranchit des règles du réel pour leur substituer celles de la recréation : Montréal est devenu sa matière qu’elle modèle à sa guise pour en faire la scène tragique qui doit accompagner le destin narratif de ses héros. Montréal est ainsi peu décrit, ramené par métonymie à la rue Sainte-Catherine ou au quartier Saint-Henri où se déroule le récit. Si ce dernier est un condensé des valeurs urbaines fustigées, il reste sur le plan imaginaire hors de la ville car sa description rappelle constamment l’exode rural que ses habitants ont subi. Saint-Henri, et en particulier sa rue du Couvent, est une « petite ville fermée et provinciale 15  ». Ses descriptions en font un îlot villageois enserré de toutes parts par une métropole qui affirme sa présence par la pierre, le ciment et où ne cessent de s’ériger des usines. L’exiguïté des lieux est une constante relayée par la thématique du mur : « Les filatures, les silos à céréales, les entrepôts ont surgi devant les maisons de bois, leur dérobant la brise des espaces ouverts, les emmurant lentement, solidement 16  ». Quand Rose-Anna recherche une maison de fortune pour mettre sa famille à l’abri, c’est la réalité des murs, constitués par les cheminées des usines devant ses fenêtres, qui met un terme à sa rêverie d’une coquette maison et de son jardinet. Lorsque Florentine, enceinte et rejetée par Rose-Anna, court se réfugier chez son amie Marguerite L’Estienne, ce sont « les murs de la grande cotonnerie, rue Saint-Ambroise, [qui] l’enveloppèrent de leur ombre pleine de l’essoufflement, de la plainte des machines 17  », et accompagnent sa course désespérée. Ainsi que le réalise Jean Lévesque, c’est toute la population de Saint-Henri qui est prisonnière, « contenue par le flanc de la montagne [et] contenue par le ceinturon des usines 18  ». Que le regard appartienne à Rose-Anna, à Jean, à Florentine, à Emmanuel ou bien à la foule, les murs sont là pour signifier l’avenir problématique de ceux qui ne peuvent projeter leur regard au-delà des limites de leur petit quartier :

[Emmanuel] leva les yeux vers le faubourg. Son village dans la grande ville ! Car nul quartier de Montréal n’a conservé ses limites précises, sa vie de village, particulière, étroite , caractérisée, comme Saint-Henri 19 .

L’ambiguïté induite par l’adjectif qualificatif « étroite », ancre ce dernier dans une dimension axiologique où c’est la connotation péjorative du terme qui est mise en valeur. De fait, petit univers clos sur lui-même, Saint-Henri n’offre que peu de possibilités à ses habitants pour appréhender la ville autrement que par des désirs frustrés s’incarnant dans les rêveries de Florentine. Cette claustration est d’autant plus dramatique que Saint-Henri est de toute part environné par le mouvement et l’évasion potentielle : lignes de chemin de fer, cargos sur le Saint-Laurent rythment la vie du faubourg sans apparemment rythmer l’imaginaire de ses habitants.

La ville nouvelle

9 Les premiers grands romans urbains de la littérature canadienne-française décrivaient la ville, en particulier Montréal, et surtout l’exode rural qui permettait la composition d’un tableau narratif où primaient la nostalgie de ce monde perdu et l’identité problématique de Québécois égarés dans la ville déconstructrice des individus et de la famille. Or Gabrielle Roy ne s’inscrit pas pleinement, dès Bonheur d’occasion , dans cette vision. Son propos est plus ambigu et moderne. Ce n’est pas tant la dichotomie entre la ville et la campagne, l’une aliénante et l’autre rédemptrice qui anime son écriture. Ce qui frappe le lecteur moderne c’est qu’elle a introduit une notion alors inédite dans le roman canadien-français qui la situe hors des topoï traditionnellement consacrés à la différenciation entre la ville et la campagne. Les oppositions ne sont plus de cette essence mais ressortissent des répartitions sociales, politiques et culturelles de l’espace urbain. Ce dernier n’est pas intrinsèquement malfaisant de même que la campagne n’est pas intrinsèquement salvatrice. En revanche, le Montréal des années quarante est intrinsèquement double et cette dualité prend sa source dans les rapports sociaux qui régissent les personnages pris dans la ville. Celle-ci n’est-elle pas divisée entre un ici-bas, Saint-Henri la francophone, enfer des miséreux, cloaque des corps et des âmes et un au-delà, Westmount l’anglophone, terre salubre et préservée des nantis de la ville ? Et au sein même de Montréal ne trouve-t-on pas cet enfer moderne qu’est la « dompe », sur la Pointe-Saint-Charles, mi-dépotoir, mi-bidonville, ultime écueil des plus délaissés, tel Alphonse, l’ami d’enfance d’Emmanuel, qui ne peuvent s’intégrer même dans Saint-Henri et ses réminiscences villageoises. De toutes parts jaillissent les bruits incessants qui témoignent de l’activité urbaine – trains, circulation, etc. – et industrielle avec la Montreal Metal Works de la rue Saint-Jacques, dont le bruit ne cesse de prendre sans relâche possession de la ville – même au cœur de la nuit – par « des martèlements continus, le grincement des treuils, mille bruits entrechoqués, stridents et mats, [qui] se répandaient sur le quartier endormi 20  ». La ville n’est plus qu’une immense caisse de résonance de l’intense labeur niché en son cœur :

[Jean Lévesque] s’arrêta au centre de la place Saint-Henri, une vaste zone sillonnée du chemin de fer et de deux voies de tramways, carrefour planté de poteaux noirs et blancs et de barrières de sûreté, clairière de bitume et de neige salie, ouverte entre les clochers et les dômes, à l’assaut des locomotives hurlantes, aux volées de bourdons, aux timbres éraillés des trams et à la circulation incessante de la rue Notre-Dame et de la rue Saint-Jacques.

10 La sonnerie du chemin de fer éclata. Grêle, énervante et soutenue, elle cribla l’air autour de la cabine de l’aiguilleur 21 .

Cette description de la place Saint-Henri a son importance : nous sommes au cœur même du quartier et cette situation topographique en fait un résumé saisissant de cette vie du quartier et de ses habitants. Les bruits stridents, l’omniprésence de la suie, l’activité industrielle, la paroisse toujours suggérée, toute la vie de Saint-Henri est dans cette place, ainsi que « toute l’angoisse et [les] ténèbres du faubourg 22  ». Une autre rue résume la réalité de la vie dans ce quartier populaire. Il s’agit de la rue Workman la bien-nommée 23 , symbole de ces vies de labeur, de misère et de l’indigence des familles. La description de cette rue est d’autant plus inquiétante que la cacophonie du dehors est opposée à un curieux silence des maisons claustrées. Souffrance à bannir derrière des volets fermés, à étouffer mais trop violente pour rester silencieuse, et « […] partout des voix aigres, des pleurs d’enfants, des cris qui jaillissaient, douloureux, des profondeurs de quelque maison, portes et volets rabattus, morte, murée sous la lumière comme une tombe 24  ».

11 La ville, creuset de la solitude, renforce les inégalités sociales. Ce creuset est flagrant dans Bonheur d’occasion entre Saint-Henri, la termitière ouvrière, francophone, couverte de suie, et Westmount, aisée, anglophone, aux hauteurs salubres.

L’argent : miroir des tentations

12 Le brillant et le lumineux existent pourtant dans Montréal mais ils participent d’une facette qui renforce sa négativité : le clinquant, le factice et la tentation. Son point d’orgue est la rue Sainte-Catherine, figure de toutes les tentations par ses multiples vitrines proposant un bonheur à la simplicité fallacieuse : il suffit de l’acheter. Et la ville se fait tentation. Ce faisant, elle accroît les inégalités entre ceux qui peuvent assouvir ces tentations et ceux condamnés à rester en marge, figures de l’exclusion, dont Alphonse est l’emblématique représentant. Et c’est de lui, personnage le plus fragile de Bonheur d’occasion , que provient la diatribe la plus sévère, la plus tragique. Enfant du bidonville de la Pointe-Sainte-Charles, la véhémence de son accusation à l’encontre de la rue Sainte-Catherine est à la hauteur des convoitises qu’elle provoque chez les ouvriers démunis. C’est dans le restaurant de la mère Philibert, point de ralliement des quatre amis, qu’il crie son désenchantement lucide :

- Avez-vous déjà marché, vous autres, su la rue Sainte-Catherine, pas une cenne dans vot’ poche, et regardé tout ce qu’y a dans les vitrines ? Oui, hein ! Ben moi aussi, ça m’est arrivé. Et j’ai vu du beau, mes amis, comme pas beaucoup de monde a vu du beau. Moi, j’ai eu le temps de voir du beau : pis en masse. Tout ce que j’ai vu de beau dans ma vie, à traîner la patte su la rue Sainte-Catherine, ça pourrait quasiment pas se dire 25  !

Visionnaire, Cassandre moderne, Alphonse sait que l’imminence de la Seconde Guerre mondiale qui mine le quartier, ne sera pour beaucoup que le seul moyen d’accéder enfin à ces richesses par la certitude d’une solde régulière. Il décide alors de raconter à ses trois amis Emmanuel, Pitou et Boisvert, réunis chez la mère Philibert, ce qui arriva à un des leurs, de Saint-Henri :

- C’en prend pas une grosse tentation non plus, pour qu’on se décide, nous autres, à la donner, not’ petite vie de quêteux. J’ai connu un gars qu’est allé s’enrôler, savez-t-y pourquoi ? […] pour avoir un manteau l’hiver. Ce gars-là, il en avait assez de s’habiller chez les juifs de la rue Craig, dans de la pénillerie qui sent la sueur pis les oignons. Ce gars-là, ça l’a pris raide tout d’un coup l’envie d’avoir un manteau avec des boutons dorés. Pis je vous dis qu’il les astique pis qu’il les frotte à c’te heure, ses petits boutons dorés. Y ont coûté quand même assez cher, hein 26 …

Or le plus tragique c’est qu’au plus fort de son désespoir, Alphonse tentera lui aussi d’avoir son « bonheur d’occasion » en cherchant à s’enrôler. Mais ce corps délabré ne sera pas suffisamment conforme pour faire de la chair à canon, il ne pourra le monnayer ni se donner l’illusion que lui aussi a sa place et sa chance dans la ville et être de ces « soldats qui défilaient, des gars costauds, bien plantés dans le solide manteau kaki 27  », qui paradent pour finir de convaincre les plus réticents à la conscription.

13 L’écriture de la ville par Gabrielle Roy fait de ce roman un « roman noir » avant l’heure et lui donne une première modernité. Mais c’est lorsqu’elle écrit les corps féminins que la romancière renouvelle avec une rare intensité le destin narratif du personnage féminin dans la littérature canadienne-française.

Écrire les corps féminins

14 Le corps féminin est peu représenté dans la littérature du XX e  siècle sauf pour l’inscrire dans des topoï. Deux pôles sont conventionnellement représentés : la mère et la femme de mauvaise vie. La première « figure féminine idéale, mère accomplie ou fille soumise [a], un corps robuste, des hanches fortes 28  ». Quant à la deuxième « le versant sombre et négatif de la femme dépravée, […] se reconnaît invariablement à l’aspect frivole de son corps 29  ». Cette étroitesse descriptive entrave le corps féminin romanesque dans un entrelacs de lieux communs qui lui ôtent toute spécificité, toute unicité.

15 Bonheur d’occasion reste un roman singulier dans l’histoire littéraire du XX e  siècle au Québec par un point qui lui est propre : pour la première fois le corps et particulièrement le corps féminin est perçu comme un des protagonistes dramatiques du roman. Gabrielle Roy met en scène deux femmes : Rose-Anna et sa fille Florentine qui sont – fait nouveau dans l’histoire littéraire – les véritables héroïnes du récit.

En rupture de mythes : Florentine, la moderne

16 La littérature québécoise de la première moitié du XX e  siècle a fait de l’embonpoint un thème classique, convenu dans sa représentation des femmes. Dans Le Survenant 30 , la belle-fille de Didace Beauchemin, la maigre Alphonsine, « pignoch[e] dans son assiette 31  » et se désespère d’être enceinte, alors que la fille de Didace, Marie-Amanda, « un enfant à chaque main, et lourde du troisième 32  », est une jeune femme « grande et forte, […] reposante de santé et de sérénité 33  ». La matière semble analogiquement engendrer la matière et dans cet imaginaire du corps, la générosité des formes a pour corollaire absolu la fécondité. Cette dernière est magnifiée et la maternité est la voie narrative idéale pour les personnages féminins. Le récit ne fait pas déroger ces personnages de ce rôle ultime au point qu’avant Bonheur d’occasion , « devenir mère dans la littérature québécoise était presque inévitablement le coup de mort porté au personnage féminin 34  ». Au-delà de cette raison liée à l’imaginaire du corps, la situation historique et politique du Québec justifiait, instiguait ce pouvoir sur le corps maternel : sous la férule de l’Église, le clergé catholique édicta comme loi la famille nombreuse pour contrer la prédominance anglaise et protestante. Aucun discours ne rend mieux compte de la création de ce mythe que l’image saisissante écrite par Jean Le Moyne :

La mère canadienne-française se dresse en calicot, sur son « prélart », devant un poêle et une marmite, un petit sur la hanche gauche, une grande cuiller à la main droite, une grappe de petits aux jambes et un autre dans le ber 35  de la revanche, là, à côté de la boîte à bois 36 .

Dans l’ombre de Rose-Anna s’épanouit Florentine. Autant la première est dans une finitude latente, figure d’un présent mais surtout d’un passé rural et dans une inadaptation à ce monde nouveau en germe – la ville et les valeurs urbaines – ; autant Florentine figure l’avènement de la femme moderne, en rupture avec le modèle incarné par sa mère soit la misère du quotidien et un corps quasiment supplicié par des maternités qu’elle ne peut choisir. Le personnage de Florentine est emblématique de l’écriture d’une femme nouvelle : elle s’écrit par une série de ruptures et par une notion : celle de l’individu. Florentine et son double masculin Jean Lévesque introduisent cette modernité. Tous deux définissent leur place dans la société, dans le monde, comme des individus à la trajectoire personnelle. Ils n’ont de vision qui soit collective comme Azarius Lacasse et Emmanuel Létourneau. L’un s’évertue à refaire le monde au prix de mots, de discours lyriques dont il est le premier enivré ; Emmanuel choisit de partir faire la guerre en France par souci du devenir de la société et pour une certaine idée de l’humanité. À leur vision collective, s’oppose la vision d’un destin particulier. Les rêveurs et les dévoués ne connaîtront pas la rédemption dans Bonheur d’occasion . Rose-Anna sera à jamais la mater dolorosa mythique dont le corps a été sacrifié aux maternités à répétition afin de « suivre » l’injonction politique de la Revanche des Berceaux. Quant à Emmanuel l’idéaliste, Gabrielle Roy confia lors de son discours de réception à la Société royale du Canada en septembre 1947 37  que, dans une suite imaginaire de Bonheur d’occasion , Emmanuel serait mort dans un camp de prisonnier… Aussi lorsque Florentine choisit la rupture par l’image devient-elle un personnage nouveau, moderne en posant les ruptures, notamment celle du corps, comme le préalable à la réalisation d’un destin personnel. Pour cela, elle déconstruit les images mythiques qui l’entourent : elle sera mince jusqu’à la maigreur, séduisante et parée, libérée de toute sexualité pour éviter le piège de la maternité et défaire les liens qui la rattacheraient à la lignée de femmes dont Rose-Anna est une des perpétuatrices.

L’effacement du corps problématique : la maigreur comme parure

17 Chaque partie du corps de Florentine a une valeur redondante qui insiste sur sa maigreur obsessionnelle. Joues creuses, clavicules trop apparentes, poignets menus, maigres épaules, maigre buste, maigres genoux, etc. n’en finissent plus d’ériger la maigreur de Florentine comme clef de voûte de son corps. Cette maigreur ne peut être la conséquence de l’indigence dans laquelle vit sa famille, car lorsque Florentine est invitée au restaurant par Jean ou Emmanuel, elle ne mange guère et n’en manifeste aucune envie. Très vite il devient évident que ce corps cultive sa maigreur par une absence d’intérêt pour la nourriture. Impuissant à dire son plaisir, ce corps carencé, symbolisé par « [un] ongle [qui] mis à nu, marqué de rainures et de taches blanches… [est] un ongle d’anémique 38  », dédaigne toute nourriture au point que ce dédain peut apparaître compulsif. De même, les vêtements de Florentine mettent en valeur les seuls points précis de son corps qui en constituent le discours. Ainsi cette « jolie robe neuve, très ajustée à la taille, qui lui faisaient des seins ronds, tout petits, et des hanches juste assez saillantes 39  », ou ce « pull-over marron [qui] la moulait étroitement, lui faisant des seins pointus et tout petits 40  », valorisent surtout une minuscule taille, des seins menus et des hanches saillantes, un corps tout de pics et d’aspérités, repoussoirs du corps de l’autre, en l’occurrence Jean, agressé par ce menton pointu, ces hanches saillantes, blessant celui qui cherche le lien charnel. Son corps exprime l’impossibilité d’une image voluptueuse d’une sensualité impliquant une sexualité. Florentine ne choisit pas de valoriser une partie innocente de son corps mais des points précis et signifiants qui valent par le discours indirect dont la jeune fille les a chargés. Quadrillage du corps ? Certainement, et avec une volonté précise : celle d’une captation de l’œil, du regard du spectateur. Florentine fausse ainsi les données car les parties de son corps mises en valeur et qui attirent le regard sont celles qui sont le moins désirables. Dépourvue d’épaisseur charnelle, elle ne sustente pas l’imaginaire érotique de Jean. Aussi les baisers de ce dernier sont-ils chastes. S’il embrasse Florentine c’est sur les yeux ou sur la joue, jamais sur ses lèvres. Ce corps soustrait la jeune fille au désir sexuel et la protège de ce qu’elle lui lie : la maternité.

18 Le culte d’un corps beau et séduisant représente aussi une des parades possibles car il est désir d’un corps pour soi, paré et séduisant, creusant encore plus la distance avec le corps des mères dépourvues de soins et de séduction.

La séduction : nier l’image maternelle

19 C’est la deuxième césure entre le corps des mères et celui des jeunes filles. Pour des femmes dévouées au rôle de mère, gardienne du foyer, la séduction et l’apparat sont incongrus. Pour les jeunes filles, la quête du corps séduisant permet alors d’exister dans sa différence. Toutefois, cette séduction est ambiguë car elle refuse la sexualité. En faisant de la beauté de son corps la clé du bonheur, Florentine se subordonne aussi aux regards et aux désirs d’autrui. Dès lors la séduction pour soi se confond avec la séduction pour autrui et le désir de séduire devient trouble par ses enjeux confus. L’enjeu du corps paré et de son reflet s’avère existentiel pour Florentine. Plus la jeune fille maîtrise son corps et ses parures, plus il lui semble agir sur sa vie. Autant Florentine est la maigreur, autant elle sera la coquetterie mais une coquetterie ostentatoire, parfois vulgaire, brandie comme un insolent démenti à la misère de sa mère. Enceinte et abandonnée par Jean, Florentine est au bord du désespoir. Or dans son histoire, c’est un sentiment de vanité qui la sauve. Florentine s’observant reconnaît la séduction de ses attraits. Aussitôt elle éprouve « une jouissance dans le plaisir des vêtements et de l’apparence qui équivaut à un goût de vivre irrépressible 41  ». Alors Florentine croit de nouveau en ses chances de bonheur. C’est une première étape franchie même si elle la contraint à un mariage de raison avec Emmanuel, qui la sauve ainsi du déshonneur.

Le pouvoir de la séductrice

20 Pour Florentine la volontaire, le corps séduisant relève d’une sorte de « capital richesse » à exploiter qui prévaut sur tout. Il doit s’exhiber sous son plus bel aspect par de constants embellissements et la jeune femme est dans la jouissance assumée, insolente de son apparence :

De toutes les pensées confuses qui avaient traversé son esprit, elle ne gardait qu’une impression nette, âpre comme son sourire figé : c’est qu’il fallait jouer maintenant, immédiatement, tout ce qu’elle était encore, tout son charme physique dans un terrible enjeu pour le bonheur 42 .

Cette certitude est perçue avec l’acuité de celle qui voit le corps usé de Rose-Anna symbole de sa vie de peines et de misères. Si le corps de Florentine se différencie par sa coquetterie et reste « intact », alors sa vie sera différente. Sa perception du corps s’approche du totémique et le corps de Florentine est investi d’un imaginaire qui doit correspondre à un désir : celui de l’affirmation de sa jeunesse, de sa séduction, de sa puissance et de sa rupture avec sa mère. La jeune femme elle-même structure cet imaginaire par ses propres critères de beauté puisque son corps doit correspondre à l’idée qu’elle s’en fait. En surexposant son corps par les embellissements dont elle abuse, Florentine accroît sa place symbolique et le sens qu’elle souhaite lui donner. Se parer, pour ce jeune personnage, c’est montrer sa puissance sur son corps et en magnifiant son apparence, elle nourrit deux sentiments : la satisfaction assortie d’un sentiment de puissance car elle croit aboutir dans sa révolte contre son destin. Elle souhaiterait ainsi montrer « qu’elle savait plaire à Emmanuel 43  » :

Et pas seulement à Emmanuel si elle le voulait, à tous les jeunes gens si elle le voulait, elle leur montrerait qui c’était donc que Florentine 44  !

Parures et maquillage donnent à Florentine le sentiment de son omnipotence et la jeune fille en arrive à considérer Jean comme une proie qui ne saurait lui échapper. Ne croit-elle pas qu’il suffit de se montrer à lui vêtue, parée – elle détaille mentalement ses colifichets – pour qu’il ne puisse plus lui opposer de résistance ?

21 L’hommage d’Emmanuel, son trouble évident, c’était la preuve de tout cela, et son sourire crispé donc, son visage plus pâle, oui, c’était la preuve qu’elle avait un rare, un réel pouvoir, Florentine, sur les hommes. Cela effaçait tant d’humiliations qui avaient laissé leurs marques dans les replis du cœur. Cela était bon. C’était comme une promesse que Jean ne pourrait faire autrement, lui aussi, que de l’aimer 45 .

Florentine n’est pas la rêveuse Maria Chapdelaine, encore moins Angélina dévouée à son Survenant. Ses désirs d’amour et de séduction sont finement et intimement liés pour celle qui ne veut transiger avec ses désirs d’avenir et de réalisation personnelle. L’attraction incoercible qu’elle ressent pour Jean au point de se perdre aux yeux de la société des années quarante est réelle : le jeune homme attire la jeune femme qu’elle est, sollicite son cœur et ses sens mais aussi son ambition de réalisation sociale. C’est en cela que cette héroïne se démarque des personnages féminins qui l’ont devancée dans la littérature canadienne-française : celui qui doit l’accompagner ne doit pas entraver son ambition personnelle et sociale. Bonheur d’occasion ne lui donnera pas Jean Lévesque – cependant la voie est ouverte – mais Emmanuel Létourneau, infiniment plus attentif, sincèrement épris, qui la sauvera à son insu d’un destin misérable de fille-mère et qui lui offrira la possibilité d’une vie sans commune mesure avec celle de sa mère, Rose-Anna. Cette aisance inattendue, Florentine la considérera comme une étape car loin d’en jouir elle choisira à la fin du roman de continuer à travailler pour accroître sa position sociale et financière.

Bonheur d’occasion , les ruptures d’un roman moderne

22 « On ne retourne pas à la terre. Le retour à la terre – phrase belle en soi – n’exprime peut-être après tout qu’un thème sentimental 46  » écrivait Gabrielle Roy dans le Bulletin des Agriculteurs . Bonheur d’occasion a ouvert la voie à une modernité littéraire québécoise qui connaîtra son point culminant lors de la Révolution Tranquille. À la vision d’un Québec qui nourrissait hyperboliquement dans son imaginaire littéraire le monde rural comme son passé fondateur de ses valeurs et de son assise identitaire – notamment à l’encontre du monde anglophone, urbain et ouvert aux affaires –, Bonheur d’occasion substitue une vision plus trouble et en rupture, instillant un renouvellement en germe dans la littérature dite alors canadienne-française avant de devenir pleinement québécoise. Montréal permet à un personnage comme Florentine de potentiellement se réinventer. Florentine a déconstruit le mythe de la mère et de la Revanche des berceaux. Là où Rose-Anna, dépositaire de ce modèle rural et désuet ne peut trouver sa place dans la ville nouvelle, la faire sienne, Florentine la considèrera comme le cœur de son existence et de sa vie. Ce n’est pas l’emblématique ville aux « mille clochers » qui la fait vibrer mais, pour le meilleur ou le pire, la ville de la rue Sainte-Catherine, la frivolité qui sied à sa jeunesse en quête de sa propre réalisation, quels que soient les moyens pour y parvenir. Florentine renvoie le modèle maternel de la Revanche des berceaux à son obsolescence. Elle ouvre une voie inattendue en étant celle qui revendiquera un corps pour soi qui éviterait le piège du corps pour autrui. Elle refuse l’hérédité originelle avec un leitmotiv : « moi, je ferai comme je voudrai. Moi, j’aurai pas de misère comme sa mère 47  ». Cette affirmation hyperbolique, redondante de l’ ego donne à Bonheur d’occasion son dynamisme, sa tension et sa singularité. Avide d’ambition, de réalisation, tranchante sur la tournure de son destin, Florentine est moderne . L’existence narrative, la densité narrative de ce personnage de jeune femme n’a plus besoin de l’alibi narratif maternel pour être , existentiellement parlant, un personnage de roman à part entière. Et Bonheur d’occasion trouve là sa plus grande modernité littéraire.

Notes de bas de page

1 Michel Tremblay, La Duchesse et le Roturier , Paris, Grasset, 1985.

2 Ibid. , p. 254.

3 Ibid. , p. 254-255.

4 Ibid. , p. 256.

5 Michel Tremblay, La Grosse Femme d’à côté est enceinte , Arles, Actes Sud, « Babel », 1995.

6 Michel Tremblay, La Duchesse et le Roturier , op. cit. , p. 256.

7 Michel Tremblay, Un ange cornu avec des ailes de tôles , Arles, Actes Sud, « Babel », 1996.

8 Gabrielle Roy, Alexandre Chenevert , Montréal, Boréal, « Compact », 1995.

9 L’écriture du corps féminin n’a pas les mêmes audaces ni la même visibilité suivant qu’il s’agisse d’écrits publiés ou inédits ainsi que je l’ai présenté dans L’Imaginaire du corps féminin. Lectures de Gabrielle Roy .

10 Gabrielle Roy, Bonheur d’occasion , Montréal, Boréal, 2007, p. 154.

11 Gabrielle Roy, « Comment j’ai reçu le Fémina » in Fragiles Lumières de la terre , Montréal, Boréal, « Compact », 1996, p. 189-201.

12 Georges-André Vachon, « L’espace politique et social dans le roman québécois », Recherches sociographiques , vol. VII, n° 3, septembre-décembre 1966, p. 263. L’auteur souligne.

13 Ibid. , p. 263. Par « deux œuvres romanesques », Vachon entend Bonheur d’occasion et Alexandre Chenevert . Posant le problème des formes littéraires chez Gabrielle Roy, il considère La Montagne secrète comme un récit car elle « n’appartient à aucun des genres traditionnels de la littérature narrative, et demeure, jusqu’à la dernière page, à la recherche de sa forme » ( Ibid. , p. 262).

14 Pierre de Grandpré, Histoire de la littérature française du Québec : 1945 à nos jours , Montréal, Beauchemin, 1969, p. 13.

15 Gabrielle Roy, Bonheur d’occasion , op. cit. , p. 298.

16 Ibid. , p. 31.

17 Ibid. , p. 275.

18 Ibid. , p. 220.

19 Ibid. , p. 298. Je souligne.

20 Ibid. , p. 187.

21 Ibid. , p. 34-35.

22 Ibid. , p. 35.

23 « Workman » signifie « ouvrier ».

24 Gabrielle Roy, Bonheur d’occasion , op. cit. , p. 100-101.

25 Ibid. , p. 58.

26 Ibid. , p. 60.

27 Ibid. , p. 21.

28 Nicole Bourbonais, « Gabrielle Roy : la représentation du corps féminin », Voix et Images , automne 1988, n° 40, p. 72.

29 Ibid ., p. 72.

30 Geneviève Guèvremont, Le Survenant , Québec, Bibliothèque québécoise, 1990.

31 Ibid ., p. 24.

32 Ibid ., p. 82-83.

34 Patricia Smart, Écrire dans la maison du père , Montréal, Éditions Québec/Amérique, 1990, p. 200.

35 Un ber est un « petit berceau. »

36 Jean Le Moyne, Convergences , Montréal, HMH, 1977, p. 71.

37 Gabrielle Roy, « Retour à Saint-Henri. Discours de réception à la Société royale du Canada » in Fragiles Lumières de la terre , op. cit. , p .184-186. Auparavant ce discours fut publié dans Société royale du Canada (section française), n° 5, Ottawa, 1948, p. 35-48 et dans le Bulletin des agriculteurs , Montréal, janvier 1948, sous le titre «  Bonheur d’occasion aujourd’hui  ».

38 Gabrielle Roy, Bonheur d’occasion , op. cit. , p. 82.

39 Ibid. , p. 80.

40 Ibid. , p. 192.

41 Patricia Smart, Écrire dans la maison du père , Québec, Éditions Québec/Amérique, 1990, p. 226.

42 Gabrielle Roy, Bonheur d’occasion , op. cit. , p. 18.

43 Ibid. , p. 138.

45 Ibid. , p. 138.

46 Gabrielle Roy, « La prodigieuse aventure de la Compagnie d’Aluminium », Bulletin des Agriculteurs , janvier 1944, p. 7.

47 Gabrielle Roy, Bonheur d’occasion , op. cit. , p. 89.

Université de Bordeaux

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Couverture Littérature du moi, autofiction et hétérographie dans la littérature française et en français du xxe et du xxie siècles

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Jean-Michel Devésa (dir.)

Couverture Rhétorique, poétique et stylistique

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(Moyen Âge - Renaissance)

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Marie-Pierre Andron

Fragments d’identités dans Côtes-des-nègres de Mauricio Segura

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Bonheur d'occasion et homme invisible à la fenêtre

Par Alexandra Maltais   •  11 Mai 2022  •  Dissertation  •  949 Mots (4 Pages)  •  280 Vues

Pendant les années de 30 à 60, le Québec assiste à ce qui sera appelé, la période d’industrialisation. Celle-ci transforme peu à peu la société Québécoise. Cette industrialisation fait en sorte que le gens quitte la campagne pour aller vers la ville. Les romans issus de cette époque ont transposé cette réalité d’exode rurale. Reste à voir si l’extrait de Gabrielle Roy « Bonheur d’occasion » et l’extrait de Monique Proulx « Homme invisible à la fenêtre » témoignent d’une vision identique de la vie en ville. Les deux extraits se ressemble, car les deux présentent des aspects qui sont typiques de la vie citadine. Cependant, les deux textes ne reflètent pas le même contexte culturel et économique mais malgré tous, les deux extraits illustrent des réalités négatives de la vie à la ville et sont donc semblable sur beaucoup d’aspects.

Premièrement, les deux textes exposent des ressemblances puisqu’ils présentent tous deux des aspects relevant de l’organisation de la ville. En effet, dans l’extrait de Gabrielle Roy « bonheur d’occasion », l’auteur fait mention qu’« À ces quatre intersections rapprochées, la foule, matin et soir piétinait et des rangs pressés d’automobiles y ronronnaient à l’étouffée ». La personnification des automobiles qui ronronnent sert à faire comprendre qu’il y a beaucoup de bouchon de circulation et qu’il y a beaucoup de gens qui se trouvent à cet endroit. Le fait qu’il y ait beaucoup de personnes qui se promènent et que le trafic y soit dense est typique de la réalité de la vie citadine. En poursuivant, dans l’extrait de Monique Proulx « Homme invisible à la fenêtre », il est dit que sur le « Boulevard Saint-Laurent, un semblant d’animation point parmi la race automobile, et des gens en attente de transport en commun parqués ici et là ». Cette phrase veut encore une fois dire qu’il y a une présence accrue de piétons et de trafic. Le fait que les deux extraits témoignent du trafic et de la présence de beaucoup de piéton est typique du roman de la ville et prouve que les deux extraits présentent des aspects qui relève de l’organisation de la ville.

Deuxièmement, les écrits se distancient d’une vision commune de la ville, car ils ne reflètent pas le même contexte culturel et économique. D’une part, l’extrait de Gabrielle Roy semble illustrer une réalité se passe dans un contexte de pauvreté et dans une ville ferroviaire. En effet, dans cet extrait, il est fait mention que Saint-Henri il y a des « trains hurleurs qui, d’heure en heure [la] coupaient violemment en deux parties ». Cette personnification sert à faire comprendre qu’il y a beaucoup de train qui passe au cœur de cette ville et ce plusieurs fois par heure. De plus, il est fait mention dans cet extrait « des quartiers de grande misère » qui illustre la pauvreté de la ville. D’autre part, l’extrait de Monique Proulx semble illustrer une réalité qui se passe au cœur d’une grand ville.  Dans cet extrait, il est dit qu’il y a plusieurs commerces et manufactures. Par exemple, « la compagnie de lingerie French Maid, le Marché aux puces, les lunettes de Marc Cossette » etc. Il y est également fait mention de « manufactures », de « restaurants » et de « boutiques ». Le fait qu’il y ait autant de magasins différents et même plusieurs restaurants prouve bien que l’action de cet extrait se déroule dans une grande ville. En somme, ces deux extraits se distancient d’une vision commune de la ville parce que l’extrait de Gabrielle Roy illustre la réalité d’une ville ferroviaire alors que celui de Monique Proulx illustre la réalité d’un grand centre urbain.

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COMMENTS

  1. PDF Bonheur d'occasion

    ''Bonheur d'occasion''. (1945) roman de Gabrielle ROY. (340 pages) pour lequel on trouve un résumé. puis successivement l'examen de : la genèse (page 2) l'intérêt de l'action (page 8) l'intérêt littéraire (page 12) l'intérêt documentaire (page 15) l'intérêt psychologique (page 9) l'intérêt philosophique (page 11) la destinée de l'œuvre (page 12)

  2. Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy

    Bonheur d'occasion est un roman emblématique de la littérature québécoise écrit par Gabrielle Roy. Publié en 1945, il se déroule dans le quartier Saint-Henri à Montréal pendant la Grande Dépression des années 1930.

  3. Dissertation critique de Bonheur d'occasion par Gabrielle Roy

    Dissertation critique de Bonheur d'occasion par Gabrielle Roy. Peut-on dire qu'à certains égards, le roman Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy évoque la domination anglaise en terre québécoise?

  4. Dissertation de bonheur d'occasion

    Dissertation sur Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy. Il s'agit d'une période durant laquelle les Canadiens voulaient se sortir de la pauvreté causée par la Grande Dépression. L'extrait de cette œuvre présente des indices sur cette pauvreté en question.

  5. Bonheur d'occasion : le reflet de la vie ouvrière d'autrefois

    Juin 1945 : Gabrielle Roy publie son premier livre, Bonheur d'occasion. Campé dans le quartier ouvrier de Saint-Henri, le roman captivera le monde entier. Août 1945 : le photographe Conrad Poirier, accompagné de l'auteure, saisit en images la dure réalité de ce faubourg montréalais.

  6. Bonheur d'occasion

    Dans cette dissertation, nous allons analyser la signification de Bonheur d'occasion dans la littérature québécoise, en étudiant les thèmes principaux du roman, les personnages et les symboles. Contexte historique et social Bonheur d'occasion a été écrit dans les années 1940, une période tumultueuse de l'histoire du Québec.

  7. Portail littérature

    Dans une optique de formation du sujet lecteur, l'objectif général consiste à justifier une appréciation personnelle de Bonheur d'occasion à l'oral et à l'écrit en s'appuyant sur l'analyse du réalisme.

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  9. Bonheur d'occasion (roman)

    Bonheur d'occasion est un roman urbain écrit par Gabrielle Roy et publié en juin 1945. C'est le premier roman de l'écrivaine, pour lequel elle a reçu, à Paris, le 1 er décembre 1947, le prix Femina, une première pour un écrivain canadien dans un grand prix littéraire français.

  10. PDF Bonheur d'occasion ou le salut par la guerre / Gabrielle Roy, Bonheur d

    Découvrir la revue. Citer ce compte rendu. Boivin, A. (1996). Compte rendu de [Bonheur d'occasion ou le salut par la guerre / Gabrielle Roy, Bonheur d'occasion. [Montréal, Stanké, 1977], 396 p. (Québec 10/10, n° 6). [Première édition : Montréal, Société des éditions Pascal, 1945, 2 tomes, 532 p. [pagination continue.]].

  11. Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy ou les ruptures d'un roman moderne

    Bonheur d'occasion : la déconstruction de mythes québécois. 5 Premier roman de Gabrielle Roy, Bonheur d'occasion connut immédiatement une renommée extraordinaire auprès du public et de la critique littéraire. Premier roman d'une inconnue, il clôt le cycle traditionnel des « romans du terroir » pour ouvrir le cycle des « romans ...

  12. Dissertation Bonheur d'occasion

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  13. PDF Bonheur dÕoccasion , faute dÕ vasion

    RÉSUMÉ. un aspect autobiographique indéniable. Une telle constatation provoque inévitablement, en ce qui concerne son roman le plus célèbre, Bonheur d'occasion, une controverse partic.

  14. Bonheur d'occasion

    Bonheur d'occasion. 2625 mots 11 pages. Montre plus. Ce roman, la première œuvre de Gabrielle Roy est un classique de la littérature canadienne-française, qui offre un témoignage d'un réalisme poignant de la société ouvrière de la communauté de Saint-Henri et de sa lutte pour survivre en tes temps économiques incertains.

  15. PDF Concomitances et coïncidences dans Bonheur d'occasion

    Concomitances et coïncidences dans Bonheur d'occasion. par Novella Novelli. La crise des années 30 met en évidence les problèmes que la société canadienne-française affrontait depuis longtemps.

  16. Quel est l'avis des lecteurs sur Bonheur d'occasion de ...

    J'ai enfin lu Bonheur d'occasion, ce grand classique de la littérature franco-canadienne. Dès sa parution, le premier roman de Gabrielle Roy obtint un franc succès auprès du public et de la critique locale et étrangère (Prix Femina 1947) et il est toujours enseigné dans les écoles québécoises.

  17. Bonheur Doccasion Dissertation

    Bonheur Doccasion Dissertation - Free download as PDF File (.pdf), Text File (.txt) or read online for free. Scribd is the world's largest social reading and publishing site.

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    C'est le cas pour Bonheur d'occasion, roman paru en 1945 dans lequel Gabrielle Roy donne une vision frappante de la réalité de l'époque, en soulevant des problématiques sociales et morales concernant l'argent, la famille et la vie de tous les jours. L'extrait où Azarius annonce à sa femme qu'il a trouvé la solution à leurs ...

  19. Dissertation Critique Bonheur Doccasion

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  20. Étude du texte au Bonheur d'occasion de Gabrielle Roy

    Bonheur d'occasion, par Gabrielle Roy. La fonction dominante de ce texte est la fonction référentielle, car c'est un texte qui présente une description de la paroisse de Saint-Henri, à Montréal.

  21. Épreuve uniforme de français

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  22. Dissertation sur Bonheur d'Occasion

    Bonheur d'occasion est une œuvre qui, issue de la plume de l'illustre Gabrielle Roy, ouvre les yeux sur la dure réalité qu'est cette colossale iniquité durant cette période. À l'intérieur de ce roman, le lecteur se met à la place de Florentine et de Jean dans leur quête de moyens pour quitter leur humble ville ne ...

  23. Bonheur d'occasion et homme invisible à la fenêtre

    Dissertation sur Bonheur d'Occasion « La maison n'est pas faite pour le décor mais pour le bonheur de l'homme. En quoi peut-on dire que les écrits des philosophes des Lumières ont contribué à l'élaboration du bonheur de l'Homme ?